Cassandra Darke [Posy Simmonds]

L'auteur : Née en août 1945, Posy Simmonds est une britannique dessinatrice de presse, illustratrice et écrivaine de livres pour enfants et également auteur de bande dessinée.

L'histoire : Cassandra Darke, Londonienne pur jus, vieille teigne misanthrope, mauvaise coucheuse en surcharge pondérale, n’est pas sans rappeler le célèbre Scrooge de Dickens. Elle ne pense qu’à elle-même et aux moyens de préserver le confort dont elle jouit dans sa maison de Chelsea à 8 millions de livres. La galerie d’art moderne de son défunt mari a été le théâtre de fraudes qui l’ont mise en délicatesse avec la justice et au ban de son milieu. Mais Cassandra s’accorde le pardon, au prétexte qu’«à côté de tous ces meurtriers récidivistes, on se sentirait presque comme Blanche-Neige». Ses fautes n’impliquent «ni violence, ni arme, ni cadavre». Hélas, dans son sous-sol, une ex-locataire, la jeune et naïve Nicki, a laissé une surprise qui pourrait bien s’accompagner de violence et d’au moins un cadavre…

Mon avis : Posy Simmonds est une auteur que je n'avais jamais eu l'occasion de lire. Si je connaissais son nom, c'était surtout pour l'adaptation de son Tamara Drewe. L'histoire avait su me séduire mais je continuais à ne pas être très attirée par les dessins de l'auteur. Alors, comme souvent, c'est un emprunt à la bibliothèque qui m'aura fait passer le cap.

Cassandra est une marchande d’art, un peu acariâtre sur les bords et misanthrope. Après une petite escroquerie, elle se retrouve condamnée à des travaux d’intérêt général. Pour payer les frais de justice, elle est obligée de vendre une partie de ses biens et de se séparer de tout son confort. Elle conserve néanmoins sa maison londonienne et loue l’appartement en sous-sol à sa nièce. Cela va l’empêcher de se replier à nouveau sur elle-même.

Cet album est plutôt intéressant sur sa construction : sorte de roman graphique à l’européenne, il alterne des passages écrits et d’autres illustrés comme une bande dessinée plus classique. Le dessin qui ne m’attirait pas au départ a su finir par me convaincre et les planches finissent par avoir un charme indéniable.

Planche de Cassandra Darke de Posy Simmonds
Je suis beaucoup plus sceptique sur l’histoire qui nous est contée : j’avoue m’être presque ennuyée devant les déboires de Cassandra, pas assez acerbe à mon goût pour me faire rire, ni assez sympathique. Son individualisme est certainement une critique de la société britannique voire globale. Mais cela manque terriblement de mordant. Il n’y a qu’à ses très rares moments d’introspection qu’elle touche une corde qui vibre. Quant à l'humanisation finale, elle est bien trop légère pour susciter quoi que ce soit chez le lecteur. Pour un véritable sentiment de rédemption, on repassera. Sa nièce Nicki, d’une légèreté en totale opposition avec le caractère de sa tante, est suffisamment bécasse pour qu’on ne s’étonne pas de ses mauvaises rencontres. Et le scénario dans son ensemble manque de relief. On tourne la dernière page en se disant « tout ça pour ça ».

Cassandra Darke, de Posy Simmonds
Éditions Gallimard
Avril 2019

Commentaires

Anonyme a dit…
J'ai été un poil déçue par cette BD, MAIS!! j'ai lu et relu les trois précédents de l'auteur et là je te recommande!!!
keisha
La chèvre grise a dit…
@ Keisha : surement un jour j'en emprunterai un autre à la bibli :)
Alex Mot-à-Mots a dit…
Le graphisme est intéressant, mais ce que tu dis de l'histoire me tente moins.
Sandrine a dit…
Pour ma part, je garde un bon souvenir, quoique lointain, de Tamara Drewe en BD.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-mots : je n'avais pas trop regardé de quoi il était question avant de me lancer en fait. Ca m'aurait peut être alertée.

@ Sandrine : j'y viendrai bien un jour !

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