La mort blanche [Robbie Morrison & Charlie Adlard]

Les auteurs : Scénariste de bande dessinée britannique, Robbie Morrison est surtout connu pour avoir travaillé pour le magazine 2000AD mais aussi pour DC Comics et Wildstorm. Il s'est ici associé pour un one-shot à Charlie Adlard, dessinateur lui aussi britannique, et qui a lui aussi travaillé pour 2000AD, mais également sur des séries comme X-Files, Batman ou The walking dead.

L'histoire : 1916. Sur le front italien. En plein milieu de la "Der des ders", Pietro rentre chez lui dans les montagnes du Trentino. À la place du monde de merveilles et de beauté dont il se souvenait, il trouve un lieu de désolation et de mort. Les montagnes merveilleuses qu'il connaissait si bien sont devenues aussi dangereuses que l'ennemi qu'il combat. Tous les soldats craignent par-dessus tout "La mort blanche", ces avalanches provoquées par les coups de canon qui écrasent tout sur leur passage...

Mon avis : Depuis cinq ans, on a vu ressortir pléthore de livres rappelant le conflit de 14-18. Pourtant, il n’y a pas eu que les conflits dans la Somme et Verdun qui furent abominables et meurtriers. Les auteurs installent leur histoire dans les montagnes du Trentino, en Italie, et plus précisément en 1916 au plateau d’Alighieri.

Cet album a deux donc mérites : le premier est de mettre en lumière un pan de l’Histoire de la Première guerre mondiale que je ne connaissais pas : la guerre dans les Alpes, au cœur des montagnes mêmes. On pourrait d’ailleurs le sous-titrer « les avalanches comme arme de guerre ». Car l’homme n’hésite pas à tenter de discipliner les éléments jusqu’aux plus mortels pour atteindre ses objectifs macabres.

Planche de La mort blanche, de Morrison et Adlard
Le deuxième mérite est de proposer un parti pris graphique très osé et intéressant qui rend bien la froideur des conditions climatiques. Il y a du Tardi dans ces dessins par la technique. Et il y a une force évocatrice impressionnante. En revanche, j’ai trouvé très difficile de distinguer les personnages et je me suis perdue dans le récit, ne sachant plus qui est qui.

Je me suis alors concentrée surement sur le plus important, quelle que soit la petite histoire et le camp dans lequel elle se tient : les conditions dans lesquelles ces hommes se livrent combat. En dehors de cet aspect, le récit reste en fait très classique, avec un conflit larvé entre un incorporé de force et un caporal opportuniste aux rêves de gloire, des hommes qui s’enferment dans une guerre dévastatrice de laquelle le bien fondé s'efface vite. Et puis, le scénario a parfois tendance à sauter de scène en scène sans transition.

Un album à découvrir pour le dessin de Charlie Adlard plus que pour le récit proposé par Morrison.


La mort blanche, de Robbie Morrison et Charlie Adlard
Éditions Delcourt
Mai 2014

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Une lecture en demi-teinte, en somme.

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