Belle époque [Elizabeth Ross]

L'auteur : Elizabeth Ross est née en Écosse où elle a étudié le cinéma avant de s'installer à Los Angeles. C'est là qu'elle a écrit son premier roman, Belle époque, à partir de la nouvelle Les repoussoirs d'Émile Zola parue en 1866.

L'histoire : Paris, 1889. Maude Pichon s'enfuit à 16 ans de sa Bretagne natale pour échapper à un mariage forcé et découvre Paris, ville-lumière en ébullition à la veille de l'Exposition universelle. Hélas, ses illusions romantiques s'y évanouissent aussi vite que ses maigres économies. Elle est désespérément à la recherche d'un emploi quand elle tombe sur une petite annonce inhabituelle :

On demande
Des jeunes femmes pour faire un ouvrage facile.
Bienséance respectée.
Présentez-vous en personne à l'agence Durandeau, 27, avenue de l'Opéra, Paris.

L'agence Durandeau propose en effet à ses clients un service unique en son genre : le faire-valoir. Étranglée par la misère, Maude postule...

Mon avis : Si, à cause de la couverture, vous vous attendez à une romance un peu historique, vous vous trompez totalement ! Sachez que ce roman est une libre interprétation de la nouvelle « Les repoussoirs » de Zola. Une base de départ qui peut difficilement prêter au romantisme échevelé.

Et malgré une catégorisation en littérature Young adult, ce roman ne tombe pas dans ce travers. Nous suivons donc Maude, dont la nécessité de survivre l’oblige à accepter un poste de repoussoir dans une agence. Mettant son orgueil de côté, elle accepte de jouer les faire-valoir de service pour une jeune demoiselle de bonne famille bonne à marier qui doit éblouir les prétendants. En entrant dans ce monde, Maude se laisse éblouir par le faste et les paillettes, mais Isabelle lui fait aussi voir l’envers de la médaille : aucune maîtrise de son destin et de considération pour ses volontés, voilà ce que veut dire être une jeune fille dans ce monde élégant.

Le style est simple et efficace. Rien à redire de ce côté-là. Mais comme l’histoire est somme toute simple elle aussi, et surtout cousue de fil blanc, il m’a manqué une profondeur supplémentaire aux personnages pour compenser. Elizabeth Ross s’en tient malheureusement trop aux clichés évidents, ne faisant guère évoluer les gens, qui restent au final très lisses. Elle ne se sert en rien du contexte historique posé, sauf pour nous dire que la tour de Gustave Eiffel est en construction et que la photographie commence à connaître du succès.C'est dommage, il y avait là toute une époque qui aurait pu être intéressante à découvrir.

À croire que le propos, qui se devine à la maison d’édition, n’est bien que d’entrainer une jeune génération de lecteurs vers les classiques de la littérature française. Noble ambition ceci dit et même si la thématique de la dictature de l’image nous parle forcément dans notre société actuelle. Dommage de ne pas avoir donner plus de consistance à l’ensemble, qui garde au final un gout bien trop futile.

Belle époque, d'Elizabeth Ross
Traduit par Madeleine Nasalik
Éditions Robert Laffont
Novembre 2013

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

Musée du Quai Branly #4 : Amériques

Thérapie [Sebastian Fitzek]