Le Temps fut [Ian McDonald]
L'auteur : Né en mars 1960 à Manchester, Ian McDonald est un écrivain britannique de science-fiction. Le Temps fut, son dernier roman, a reçu le prix British Science Fiction de la meilleure nouvelle 2018.
L'histoire : Bouquiniste indépendant, Emmett Leigh déniche un jour un petit recueil de poèmes lors de la liquidation de la librairie d'un confrère. Un recueil, Le Temps fut, qui s'avère vite d'une qualité littéraire au mieux médiocre... En revanche, ce qui intéresse Emmett au plus haut point, c'est la lettre manuscrite qu'il découvre glissée entre les pages de l'ouvrage. Pour le bouquiniste, tout ce qui peut donner un cachet unique et personnel à un livre est bon à prendre. Il se trouve ici en présence d'une lettre d'amour qu'un certain Tom adresse à son amant, Ben, en plein cœur de la Seconde Guerre mondiale. Remuant ciel et terre - et vieux papiers - afin d'identifier les deux soldats, Emmett finit par les retrouver sur diverses photos, prises à différentes époques. Or, la date présumée des photos et l'âge des protagonistes qui y figurent ne correspondent pas... Du tout.
Mon avis : La collection Une heure lumière des éditions Le Bélial propose des romans courts mais qui font voyager loin. Certaines fois j’apprécie énormément le voyage proposé et d’autres fois j’ai un peu l’impression de rester sur le quai de la gare. Ce fut le cas ici et je pense que c’est surtout dû à un problème de style.
Contrairement à ce que nous dit la quatrième de couverture, il n’est que peu question d’une histoire d’amour d’un couple perdu au gré de ses errances dû à des sauts temporels chacun mais davantage de la quête du bouquiniste Emmett Leigh pour comprendre les traces laissées par ces deux hommes. Oubliez aussi l’idée d’un retournement final : celui-ci se voit venir dès le début et n’est donc pas une surprise. Si l’histoire a déjà été traitée donc, il faudrait que le style ou les thématiques soient plus marquants.
Or, j’ai toujours le même souci avec les textes courts : trop souvent des éléments clés de compréhension sont traités en une phrase au lieu d’être développés pour être bien compris alors que d’autres éléments, beaucoup plus secondaires, sont traités plus longuement. Les chapitres sur le couple formé par Tom et Ben n’apportent rien à l’histoire, alors qu’on aurait aimé en savoir plus sur le point de départ du voyage, la façon de voyager, les conséquences de leur amour dans les différentes périodes qu’ils parcourent, les situations de guerre systématiquement croisées…
Bref, beaucoup de vides laissent place à l’interprétation de chacun. J’ai lu bon nombre de blogueurs y voir des choses que je n’ai personnellement pas vues et de ce fait être beaucoup plus emballés que moi.
Traduit par Gilles Goullet
Éditions Belial
Février 2020
Le pitch a l'air intéressant. Après, tu ne sembles pas du tout conquise. Tu as raison, écrire des romans courts est un talent et une juste dose d'équilibre.
RépondreSupprimer@ Philisine Cave : j'avoue avoir du mal avec les formats trop courts, les nouvelles... donc de base, ce n'est pas gagné. Mais j'ai été très agréablement surprise par plusieurs publications du Bélial, donc je tente. Et c'est aussi ça qui fait le plaisir de la découverte : des fois c'est une bonne pioche, d'autre fois c'est plus mitigé.
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