Le chevalier Brayard [Zidrou & Porcel]


Les auteurs : La collaboration Zidrou - Porcel est souvent le gage d'une lecture de qualité, comme ce fut le cas avec Bouffon ou Les folies Bergère.

L'histoire : Que sainte Razzia, patronne des croisés miséricordieux, soit louée ! APrès plusieurs années d'absence, le chevalier Brayard est de retour en son domaine de Porcelle-Sainte-Bertrude. Las ! Ses escarres à peine cicatrisées, notre bon soldat de Dieu doit repartir en Terre sainte afin d'y escorter une jeune otage, la princesse Hadiyatallah.
Carnage et piété !

Mon avis : Sur les conseils de @besactof, j’ai craqué pendant le confinement sur deux bandes dessinées, dont celle-ci, notamment repéré aussi parce que Zidrou et Porcel,.

Le duo scénariste-dessinateur récidive dans la période moyenâgeuse après Bouffon. Cette fois, on s’attache aux pas du seigneur Brayard qui revient de sa deuxième croisade en Terre sainte. Il est accompagné de Rignomer, moinillon aussi lâche que Brayard fait dans la brutalité. De retour en France, ils font une rencontre qui va les précipiter à nouveau en mission. Voyages, aventures, rencontres… tous les ingrédients narratifs sont là pour une belle histoire.

Belle ? Pas si vite. Brayard est un colosse bon vivant, paillard et brutal mais avec parfois une pointe de finesse. Les hommes d’église sont eux de sombres idiots. La morale n’étouffe pas tous ces personnages, loin de là. La période décrite est violente, alors il n’est pas question de l’édulcorer dans ce scénario. Zidrou n’hésite pas, dans cette parodie, à aborder les complexités de cette période : violence, pauvreté, féminité, religion, croyance... On n’est pas dans une histoire aussi légère qu’il y parait. Il ne faudrait pas se laisser duper par les paroles grivoises hurlées à tue-tête. Nénamoins, l’auteur sait nous amuser avec des caractères haut en couleur, des situations et des dialogues ciselés. On pourra cependant reprocher par moment de l’usage d’un comique un peu trop de répétition (la chanson sans fin).


Le dessin de Porcel est toujours aussi parfait pour décrire ce Moyen-Âge. Les visages des personnages sont l’atroce reflet des âmes pas très pures et les couleurs ocres apportent du dynamisme.

Cependant, il manque quelque chose à cet album : un lien qui tiendrait nos trois personnages principaux entre eux. Ici, ce n’est pas vraiment le cas. Du coup, on n’atteint pas le niveau de Bouffon à mon sens, mais on passe tout de même un bon moment.


Le chevalier Brayard, de Zidrou et Porcel
Éditions Dargaud
Septembre 2017

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