Les mémoires d'un chat [Hiro Arikawa]

L'auteur
: Hiro Arikawa est une autrice japonaise née en juin 1972. Elle est connue pour sa série Library wars

L'histoire : Un chat de gouttière au franc-parler et rompu au langage des humains a pris ses quartiers dans le parking d'un immeuble de Tokyo. Pour rien au monde il ne troquerait sa liberté contre le confort d'un foyer. Mais le jour où une voiture le percute, il est contraint d'accepter l'aide de Satoru, un locataire de l'immeuble, qui le soigne, lui attribue un nom - Nana - et lui offre la perspective d'une cohabitation durable.
Cinq ans plus tard, des circonstances imprévues obligent Satoru à se séparer de Nana. Anxieu de lui trouver un bon maître, il se tourne vers d'anciens camarades d'études, disséminés aux quatre coins du Japon. Commence alors pour les deux compères une série de voyages et de retrouvailles qui sont pour Nana autant d'occasions de découvrir le passé de Satoru et de nous révéler - à sa manière féline - maints aspects de la société japonais.

Mon avis : C’est avec l’idée de piocher un peu plus dans ma PAL ancienne que j’ai sorti ce titre de mes étagères. Et bien m’en a pris car ce fut une lecture toute en délicatesse mais pleine d’émotions qui m’a vu tourner les dernières pages les larmes aux yeux.

Nous suivons donc Nana, tout jeune chat errant, qui se fait adopter par Satoru. Au bout de quelques années, le jeune homme doit malheureusement s’en séparer et se lance donc à la recherche de l’adoptant idéal, en faisant le tour de ses amis. L’occasion d’un presque roadtrip qui va permettre au lecteur de revenir sur la jeunesse de Satoru et de découvrir les règles qui régissent la société japonaise, à hauteur de chat.

Un point de vue original donc qui permet de jouer l’étonnement et l’incompréhension de règles sociales souvent traditionnelles et difficilement explicables. Le chat s’avère un narrateur parfois caustique, souvent plein d’humour et toujours très empathique. Si une bonne partie de l’œuvre est donc comptée par Nana, quelques incursions dans la tête des personnages humains ou retours à un narrateur omniscient permettent toutefois de préciser l’histoire. Un petit détail m’a gênée ceci dit : lorsque le chat est narrateur, il fait des fautes sur les doubles négations. Je ne sais pas si c’est le fait de la traduction, mais soit il faut plus que ce seul artifice pour faire passer un rapprochement avec le langage humain oral, soit il s’agit simplement d’une erreur malencontreuse qui m’a plus d’une fois frappée.

Surprenant roman donc, qui parle d’amitié et de la force du lien entre l’Homme et l’animal avec beaucoup d’ingéniosité. Le rôle du chat est bien plus qu’une simple originalité ici : il guide, apaise, console, amuse, éduque aussi, ses congénères comme les humains autour de lui. C’est un facilitateur de parole ; il permet sans honte de dévoiler ses sentiments, de s’ouvrir enfin.

Un très beau roman.


Les mémoires d'un chat, d'Hiro Arikawa
Tradtuit par Jean-Louis de La Couronne
Éditions Actes Sud
Juin 2017

Commentaires

keisha a dit…
J'avoue avoir été charmée et même émue par ce roman.
Alex Mot-à-Mots a dit…
Je viens de le récupérer à ma BM, ce sera ma prochaine lecture, sans doute.
La chèvre grise a dit…
@keisha : j'ai été aussi plus émue que je ne m'y serais attendue et que le début ne le laisse penser.

@Alex Mot-à-mots : une belle lecture en perspective pour toi alors.

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