La daronne [Hannelore Cayre]

Au moment de la sortie de l'adaptation de ce roman, La daronne, je lisais justement Richesse Oblige de Hannelore Cayre. Ayant bien aimé cette lecture, je retente donc l'aventure avant de voir le film à la télévision.

L'histoire : Patience Portefeux, 53 ans, deux filles, un chien, un fiancé flic et une vieille mère en EHPAD. Patience trime. Patience est traductrice de l'arabe pour le ministère de la Justice. Des milliers d'heures à transcrire des écoutes entre petits dealers et grands bandits. Puis Patience franchit la ligne jaune : elle détourne une montagne de cannabis issue d'un Go Fast. Sans culpabilité ni effroi. Simplement une petite entorse morale. Et encore. Et Patience devient la Daronne.

Mon avis : L’année dernière je découvrais Hannelore Cayre avec Richesse oblige et j’avais beaucoup aimé. Dans la foulée, j’avais donc acheté son roman précédent La daronne et attendu jusqu’à récemment pour le lire, avant de voir la diffusion de son adaptation sur Canal +. En fait, je garde peu de souvenir de cette lecture précédente. Mais je me souvenais d’une écriture enlevée et réjouissante : elle est toujours là ! Je suis entrée sans aucune difficulté dans cette histoire un brin loufoque mais tellement caustique par le regard porté sur notre société. C’est court mais rythmé et drôle. Et c’est le personnage de Prudence qui porte tout cela : une quinquagénaire désabusée et cynique, fille de truand, engagée par la police comme traductrice pour sa grande maîtrise de la langue arabe. Elle transcrit déposition et écoutes téléphoniques. De préférences des histoires de stupéfiants. L’occasion faisant le larron, elle va mettre ses talents et ses connaissances à profit pour se garantir une retraite moins pénible.

Comme ce roman et écrit à la première personne, le lecteur plonge et s’imprègne des pensées et réflexions les moins politiquement correctes et les plus impertinentes que Prudence se garde bien de formuler à vive voix. C’est bien troussé, décalé et jouissif. Il ne faudrait pas passer à côté de cette femme haute en couleurs, ce serait dommage !

"On dit de moi que j'ai mauvais caractère, mais j'estime cette analyse hâtive. C'est vrai que les gens m'énervent vite parce que je les trouve lents et souvent inintéressants." (p°17)


La daronne, de Hannelore Cayre
Éditions Points
Février 2020

Commentaires

keisha a dit…
Figure toi que j'ai préféré La daronne, peut être l'effet de (bonne) surprise?
Alex Mot-à-Mots a dit…
J'avais beaucoup aimé cette daronne, et le film n'est pas mal non plus.
La chèvre grise a dit…
@ keisha : la bonne surprise, je l'ai eu sur "Richesse oblige" mais effectivement, je trouve "La daronne" plus marquant. Je m'en souviens encore d'ailleurs.

@ Alex Mot-à-mots : de mon côté, je n'ai pas du tout aimé le film. Je ne trouve pas Isabelle Huppert bonne dedans, elle affadit terriblement le personnage.
tadloiducine a dit…
Bonjour La chèvre grise. Vous auriez pu écrire "L'occasion faisant la laronne"... mais ça aurait été trop "facile" je suppose? ;-)
Pour ma part, j'avais bien apprécié le livre (à l'époque), puis je m'étais dit qu'il faudrait que je le relise après avoir vu le film (une bonne adaptation, ni trop fidèle ni pas assez...), ce que je n'ai pas encore fait à ce jour!
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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