Penss et les plis du monde [Jérémie Moreau]

L'auteur
: Après avoir obtenu le Fauve d'or en 2018 avec La saga de Grimr, Jérémie Moreau nous offre ce nouvel album.

L'histoire : "Les rivières vont dans les vallées, les arbres se hissent vers le soleil, les prédateurs courent après le gibier. Toi le monde, tu dictes tous les chemins mais plus le mien. Je ne cours pas le renne. Aujourd'hui je m'affranchis. Je suis la rivière qui cesse de ramper dans les vallées pour sillonner les plus hautes crêtes."

Mon avis : Je n’adhérais pas au graphisme de La saga de Grimr qui, à mon goût, ne rendait pas justice à la beauté des paysages islandais. Ici, pour rendre un monde préhistorique, j’ai été plus séduite, trouvant que le dessin allait assez bien avec le décor que Jérémie Moreau nous propose ici tout en conservant sa thématique du rapport de l’homme à la nature. Il faut reconnaître que son travail à l’aquarelle est magnifique.


Conte philosophique au temps des premiers hommes, Penss et les plis du monde est un récit initiatique. Notre héros n’est pas comme les autres : plutôt chétif, il n’aime pas chasser et préfère contempler le monde qui l’entoure, comptant bien trop sur le reste de son clan pour le faire survivre. Ce clan en a bientôt assez de Penss et l’abandonne. Le jeune homme ne peut alors compter que sur le savoir qu’il a acquis lors de ses observations.

La métaphore des plis s’avère un peu obscure pour qui ne connaît pas Leibniz (je ne connaissais pas, j’ai dû chercher) et l’expliquer en trois cases de BD est une gageure bien difficile. Je trouve que cela alourdit le récit. Et puis Penss est un être assez antipathique, ce qui n’engage pas vraiment le lecteur à le suivre dans ses aventures. Bref, je ressors de cette lecture pas vraiment convaincue : je pense qu’il y avait moyen de garder cet angle original en faisant un récit plus accrocheur.


Penss et les plis du monde, de Jérémie Moreau
Éditions Delcourt
Septembre 2019

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