BD Express #24

La fille dans l'écran, de Marion Desveaux et Lou Lubie

L'histoire : Coline vit en France et rêve de devenir illustratrice. Ses recherches d'inspiration la conduisent à contacter Marley, une photographe installée à Montréal.

De son côté, Marley a abandonné sa passion pour la photo pour se laisser porter par un vie sociale trépidante : un job alimentaire, un amoureux québécois...
Les deux jeunes femmes que tout oppose vont tisser sur Internet un lien plus fort que la distance et le décalage horaire, qui va grandir de façon troublante jusqu'à la rencontre...

Mon avis : Un album encensé sur les réseaux sociaux. Comme il était à la bibliothèque, je l'ai donc emprunté. Et j'avoue avoir été déçue car il s'agit à mon sens plus d'un exercice de style que d'un album fort par l'histoire qu'il raconte ou par la qualité des dessins. C'est d'ailleurs clairement revendiqué comme tel dans la postface qui explique le principe de création partagée à l'origine de cette oeuvre.
Nous suivons donc deux jeunes filles, une en France sur la page de gauche, l'autre au Canada sur la page de droite. Chacune étant dessinée par une dessinatrice différente, le style graphique diffère légèrement même si la distinction se fait surtout par la couleur, Coline étant en noir et blanc quand Marley est en aplat de couleurs. Les deux se mêlent au moment de la rencontre. Si l'idée est belle, il n'en reste pas moins que graphiquement, c'est trop simple et ça manque de relief.

C'est surtout l'histoire qui aura beaucoup fascinée je pense. Même si à mon sens, c'est du déjà-vu : un rapprochement à distance qui prend beaucoup de place de la vie du duo, au point que l'amour se révèle. Alors, si toujours plus de diversité dans le monde de la culture, et dans le monde tout court, c'est très bien, je ne peux pas dire pour autant que j'ai été emballée par ce récit-là, trop convenu et qui soulève certains sujets sans apporter de réelle réflexion dessus (les crises d'angoisse qui disparaissent comme par magie, la phobie scolaire, l'acceptation de la famille de Marley...). Une histoire sympathique mais sans plus donc.


Le rapport W, infiltré à Auschwitz, de Gaétan Nocq

L'histoire : Witold Pilecki, officier de l'Armée secrète polonaise, décide d'infiltrer le camp d'Auschwitz en septembre 1940. Sous l'identité de Tomas Serafinski, il a pour objectif de monter un réseau de résistance afin d'organiser le soulèvement du camp. Il ne mesure pas l'enfer qui l'attend.

Mon avis : Cet album pourrait être sous-titré "histoire vraie d'un espion en plein camp". C'est surtout cet aspect qui a ici retenu mon attention car je ne connaissais pas cette histoire de Witold Pilecki qui a volontairement intégré le camp d'Auschwitz pour passer des rapports aux autorités polonaises. Audace folle, voire suicidaire ? Peut-être l'homme ne se doutait-il tout simplement pas de ce dans quoi il mettait les pieds.
Une chose m'a déstabilisée au début : je trouvais les prisonniers bien plus libres, si on peut employer ce terme, que l'image que je pouvais avoir d'Auschwitz. L'explication arrive au bout de plusieurs pages : Pilecki est ici dans le premier camp historique, celui dédié aux Polonais majoritairement. Ils devront d'ailleurs aller construire le deuxième camp, Auschwitz-Birkenau, celui d'extermination. 
En tout cas, Gaétan Nocq rend bien dans ses dessins avec sensibilité toute la tension qui peut exister à manœuvrer dans l'ombre d'un tel système d'oppression. Pourtant, j'avoue ne pas avoir complètement adhéré à ce récit, trop emberlificotée dans le détail des différents membres du réseau qui entrent et qui sortent, sans qu'on ne puisse les identifier pleinement.



Flight of angels, de Rebecca Guay

L'histoire : Qu'ils soient gardiens, messagers ou déchus, les anges s'entourent de bien des mystères. C'est le cas de l'un d'entre eux, dont le corps agonisant est retrouvé par les habitants d'une étrange forêt. Faunes, fées, sorcières et farfadets débattent d sort qu'ils réservent à la créature céleste. Chacun se met alors à imaginer qu'elle pourrait être son identité. Est-il un héros banni de son royaume, ? Un amant rejeté par sa bien-aimée . Ou bien... un assassin en cavale ?

Mon avis : Totalement dispensable alors que cela aurait pu être intéressant si seulement il y avait eu un lien entre chaque histoire racontée. Des scénaristes différents ont été aux manettes de chacune et on sent fortement l'absence d'un travail d'ensemble. Les histoires sont inégales et en plus trop courtes pour permettre de développer les personnages en profondeur, au-delà des clichés. Restent les dessins, certes jolis. Mais cela ne suffit pas pour effacer une déception.

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