Journée du patrimoine 2021 : Visite du Palais de l'Élysée

La visite du Palais de l’Élysée lors des journées du patrimoine, c'est ce qu'on voit classiquement dans les reportages, un lieu emblématique. Mais on peut voir chaque année que les visiteurs font des heures de queue avant d'accéder au sanctuaire. De quoi refroidir mes envies ! Cependant, à l'air du covid, plusieurs établissements publics dont l'Élysée ont mis en place des systèmes de réservation avec un jour et un horaire précis, de quoi fluidifier le flux des visiteurs. J'ai sauté sur l'occasion pour éviter le monde et l'attente. Bon, soyons, franc, il a tout de même fallu un peu plus d'1h30 de patience avant d'entrer dans le bâtiment. Mais, cette attente a pu se faire dans le jardin, sous un ciel plutôt clément, et bien loin des 5 à 6 heures habituelles minimum de ce genre de visite.
 Le Palais de l'Élysée est un ancien hôtel particulier construit en 1720 pour Louis-Henri de La Tour d'Auvergne, comte d'Évreux. Il est offert par Louis XV à sa favorite, la marquise de Pompadour, en 1753, puis devient la demeure de Napoléon III, premier président de la République française, en 1848. Avec la loi du 22 janvier 1879, l'Élysée devient officiellement la résidence des présidents de la République française.
 
 
Grille du Coq, Palais de l'Élysée

Parc du Palais de l'Élysée

Façade arrière du Palais de l'Élysée

Le palais compte deux entrées principales : c'est par la grille du Coq, au fond du parc, que commence la visite, qui nous fait entrer dans le bâtiment par le Salon d'argent (2) et se terminera dans la cour d'honneur de la grande entrée (19), rue du Faubourg-Saint-Honoré. 

Diagramme des pièces du rez-de-chaussée (source)

Après le Salon d'argent (2), qui doit son nom au décor et moulures dorés à l'or blanc, nous entrons dans la Salle à manger Paulin (3), dernier témoignage des aménagements de la présidence Pompidou en 1972. Très seventies donc dans son décor, on note cependant le fabuleux lustre constitué de 9 000 tiges et billes de verre placées devant un plafond réflecteur. 

Pour rappel, la majeure partie de tout les éléments de décoration provient du Mobilier national, service rattaché au ministère de la Culture, qui a pour mission de meubler les bâtiments officiels de la République française auxquels il prête certains objets, parfois prestigieux, dont il a l'obligation d'assurer la conservation. Pour cela, il peut s'appuyer sur sept ateliers d'art.

Salle à manger Paulin, Palais de l'Élysée

Lustre de la Salle à manger Paulin, Palais de l'Élysée

On passe ensuite dans divers salons dont la Bibliothèque Napoléon III (4), ancienne chambre de Napoléon Ier avant d'être transformée en bibliothèque par son neveu en 1860. Certains présidents en firent leur bureau, et d'autres, récemment même, y ont posé pour leur portrait officiel.

Bibliothèque Napoléon III, Palais de l'Élysée

On accède ensuite à l'escalier Murat (14), difficilement photographiable, qui mène à l'étage et au Salon doré, bureau de tous les présidents de la Ve République, à l'exception de Valéry Giscard d'Estaing qui préféra s'installer dans une autre pièce, plus sobre. Ce riche décor a pu être conservé depuis 1861 quand il a été créé pour l'impératrice Eugénie.

Salon doré, bureau des présidents de la Ve République, Palais de l'Élysée

Juxtaposant le Salon doré se trouve le Salon vert, utilisé pour les réunions avec les proches conseillers.

Salon vert, Palais de l'Élysée

De retour au rez-de-chaussée, on arrive dans le Jardin d'hiver (17) et sa verrière, mise en valeur par l’œuvre éphémère de Daniel Buren, qui sert notamment pour les discours du porte parole du Gouvernement.

Jardin d'hiver, Palais de l'Élysée

Pavoisé, œuvre éphémère de Daniel Buren sur la verrière du Jardin d'hiver, Palais de l'Élysée

Puis vient la Salle des fêtes (7), construite par l'architecte Eugène Debressenne et inaugurée par le président Sadi Carnot pour l'Exposition Universelle de 1889. Elle mesure 600m2, ce qui permet d'y recevoir pour les événements officiels : dîners d’État, cérémonies d'investiture, remises de décoration... Le plafond, richement décoré, montre La République sauvegardant la Paix de Guillaume Dubufe. Pour les journées du patrimoine, cette salle est l'occasion de mettre à l'honneur les arts de la table français.

Salle des fêtes, Palais de l'Élysée

Plafond de la Salle des fêtes, Palais de l'Élysée

La République sauvegarde la Paix, plafond de la Salle de fêtes, Palais de l'Élysée

On prend ensuite la direction de la sortie, non s'en passer encore par plusieurs salons : le Salon Pompadour (11) avec sa tapisserie de Miró, où l'ancienne marquise tenait parade. Aujourd'hui, il sert pour certaines audiences ou des dîners ; le Salon des aides de camp (9) où on accueille les invités.

Salon Pompadour, Palais de l'Élysée

Salon des aides de camp, Palais de l'Élysée

On arrive dans le vestibule pour un retour en extérieur, par la cour d'honneur, bien connue où l'on voit souvent le Président accueillir ses homologues étrangers. Et c'est ici que se termine la visite.

Façade de la Cour d'honneur, Palais de l'Élysée

 

Un lieu chargé d'Histoire et de prestige, qui appartient à tous les Français et qui vaut le déplacement, en tout cas lorsque les conditions d'accès sont ainsi facilitées. Il serait dommage de s'en priver !


Commentaires

nathalie a dit…
Je ne l'ai jamais visité (être à Paris pendant les journées du patrimoine... non) mais je trouve intéressant cette cohabitation entre les mobiliers des différentes époques et styles.
La chèvre grise a dit…
@ nathalie : en temps normal j'aurais fui aussi mais comme je le dis le covid oblige les institutions habituellement assiégées à revoir les modes de visite. Une occasion à saisir ! Et comme toi j'ai beaucoup aimé le mélange des styles de mobiliers. Ça surprend parfois, souvent de façon heureuse.

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