La part des nuages [Thomas Vinau]

Plus de quatre ans après ma découverte de la plus de Thomas Vinau avec Le camp des autres, je retrouve l'auteur pour son roman La part des nuages paru en 2014.

L'histoire : Joseph, 37 ans, mène sa barque comme tout le monde. Atteindre le soir, le lendemain. La fin du mois. Les prochains congés. Finalement, rien n'a changé depuis l'enfance. Mais il n'est plus un enfant, il en a un, Noé, et le bateau tangue. La mère de l'enfant s'en va puis l'enfant à son tour - le temps des vacances. Le baron perché se serait réfugié dans son arbre, Alexandre le Bienheureux dans son lit. Joseph, lui, commence par grimper dans le cerisier du jardin où il a construit sa cabane. Objectif : ranimer ses rêves. Puis il découvre un second refuge : les autres, leurs histoires, leur présence dehors dans la petite ville. Avec obstination, Joseph traverse la nuit, essuie l'orage, regarde les nuage. Décrotté, victorieux, prêt à tout.

Mon avis : Quand vous ouvrirez ce roman, ne réfléchissez pas et laissez-vous porter par les mots et ce qu’ils vous évoquent. Ce roman se ressent beaucoup plus qu’il ne se lit. Si on perd parfois le fil au gré de nos propres souvenirs, on le retrouve bien vite et on se laisse porter à nouveau par la sensation que les mots de Thomas Vinau provoquent : nostalgie de l’enfance, peur, envie, étonnement, curiosité, dépit, lassitude… C’est la vie elle-même qui est décrite ici avec beaucoup de sensibilité et une grande attention portée aux détails.

Sur une semaine, après la départ de son fils confié à sa mère pour un temps, nous suivons Joseph qui se laisse aller au spleen. Habitué au rythme routinier du quotidien dans lequel il n’a pas le temps de se poser, il semble déboussolé face à tout le temps disponible que Noé laisse derrière lui. Il se réfugie dans l’observation, pour notre grand bonheur, car il aborde des thèmes qui parlent à tous.


"Il s'est levé avec le jour. Il a suivi l'ascension graduée de la lumière. Il a couru derrière. Il a fait ce qu'il avait à faire. Conservé ce qui pouvait être conservé. Protégé les siens. Fait les courses. Ravalé ses insultes. Mis un pied devant l'autre. Il a été un homme. Un peu pénible. Un peu bon. Il ne fut ni honteux ni fier. Fatigué. Comme chaque soir." (p°11)


La part des nuages, de Thomas Vinau
Alma éditeur
Juillet 2014

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Un electure dans laquelle il faut se laisser porter, pourquoi pas.

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