La formule préférée du professeur [Yôko Ogawa]

L'auteur
: Née en mars 1962, Yôko Ogawa est une auteure japonaise.

L'histoire : Une aide ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'années dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingts minutes.

Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur...

Mon avis : Voici l'histoire d'une étrange amitié. Celle d'une aide-ménagère embauchée pour prendre soin d'un vieux professeur à la mémoire défaillante. La relation qu'ils nouent est basée sur les mathématiques : le professeur fait preuve de beaucoup de pédagogie pour expliquer et l'aide-ménagère est toujours curieuse d'apprendre. Cette relation va même s'enrichir au travers du fils de la jeune femme, qui empêche le professeur de rester totalement enfermé dans son monde. Curieux, l'enfant sait poser les questions les plus naïves qui vont faire réagir le vieil homme. Ce dernier aborde les mathématiques d'une façon très poétique. On découvre ou redécouvre les nombres premiers, parfaits, premiers jumeaux, amicaux... Même si vous n'en êtes pas féru, ne soyez pas découragé de prime abord, ce serait dommage.

C'est un roman qui parle de mémoire bien sûr mais surtout de transmission et d'amitié. D'une génération à l'autre, un lien se tisse parfois sous la forme la plus improbable qui soit. La plume de Yôko Ogawa a une certaine pudeur, d'autres pourraient parler de froideur. Elle tient le lecteur un peu à distance, comme s'il observait en catimini, et l'empêche d'être trop impliqué émotionnellement dans les épisodes plus dramatiques. Il est rare que les auteurs japonais fassent dans l'étalage des sentiments mais il est vrai qu'ici c'est particulièrement flagrant. Du coup, c'est un roman en demi-teinte pour moi : si j'ai apprécié le propos, le style me laisse quelque peu sur ma faim ici.


La formule préférée du professeur, de Yôko Ogawa
Traduit par Rose-Marie Makino-Fayolle
Éditions Actes Sud Babel
Janvier 2008

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
J'en garde un bon souvenir, le style ne m'avait pas posé problème.
Autist Reading a dit…
J'avais beaucoup aimé cette jolie histoire d'amitié intergénérationnelle. Pour autant, je n'ai jamais relu Y. Ogawa depuis.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-mots : le style n'était pas un problème, mais disons qu'il n'a pas aidé à ce sentir impliqué.

@ Autist Reading : j'en ai un autre d'elle, recueil de nouvelles. Je ne suis pas très nouvelles normalement mais j'avais fait un échange de conseils avec une cliente en librairie et c'était sa reco. Il faut savoir parfois se laisser tenter.

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

Thérapie [Sebastian Fitzek]

Musée du Quai Branly #4 : Amériques