Farallon Islands [Abby Geni]

L'auteur
: Autrice américaine, Abby Geni signe ici son premier roman qui a reçu deux prix aux États-Unis.

L'histoire : Miranda débarque sur les îles Farallon, archipel sauvage au large de San Francisco livré aux caprices des vents et des migrations saisonnières. Sur cette petite planète minérale et inhabitée, elle rejoint une communauté récalcitrante de biologistes en observation, pour une année de résidence de photographe. Sa spécialité : les paysages extrêmes. La voilà servie.
Et si personne ici ne l’attend ni ne l’accueille, il faut bien pactiser avec les rares humains déjà sur place, dans la promiscuité imposée de la seule maison de l’île ; six obsessionnels taiseux et appliqués (plus un poulpe domestique), chacun entièrement tendu vers l’objet de ses recherches.

Mon avis : Voici un roman qui aurait pu paraître dans une autre maison d’éditions habituée du nature writing tant il s’inscrit parfaitement dans ce mouvement. La narratrice, Miranda, est photographe naturaliste. Elle parcourt le globe, sans attache familiale. Elle arrive sur les îles Farallon, au large de la Californie, inhospitalières au possible, habitées (pour les besoins du roman) uniquement par une poignée de biologistes chargés d’étudier la faune locale : pléthore d’oiseaux, requins et autres éléphants de mer. Tout ce monde s’entasse dans une bicoque où règne la promiscuité et où on oublie toute intimité. À l’extérieur, la nature se révèle à l’état le plus brut. Comme un miroir, les hommes semblent eux aussi retrouver leurs instincts primaires. Cela donne un environnement oppressant et hostile dans lequel Miranda, quelque peu déstabilisée au début, va se retrouver elle-même et s’épanouir.

J’avoue ne pas être vraiment convaincue. Déjà les longues descriptions de la nature, si elles sont parfois charmantes, sont aussi répétitives et un peu lassantes. Le récit monte progressivement en tension mais j'ai été profondément choquée par l’utilisation de l’événement traumatisant subi par Miranda pour promouvoir sa renaissance. Qu’une femme ait pu penser et écrire ça me dépasse, surtout de nos jours. Pour autant, je reconnais à l'autrice un certain talent pour donner un charme assez hypnotique à ces replis rocheux abruptes malgré l’hostilité permanente du lieu. Mais cela ne suffit pas à me faire avaler la grosse couleuvre du twist.




Farallon Islands, d'Abby Geni
Traduit par Céline Leroy
Éditions Actes Sud
Juin 2017

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

Musée du Quai Branly #4 : Amériques

Thérapie [Sebastian Fitzek]