BD Express #29

Sous la lune de Taisho, d'Hiromi Ebira

L'histoire : Japon, ère Taisho. Tamako est l'unique héritière de sa famille. Pour assurer sa lignée, elle doit vite se marier. Mais quand elle s'éprend de Terashima, médecin de bas rang, ce sont toutes les conventions sociales qui volent en éclat. Doit-elle se conformer aux exigences de la bienséance ou se laisser aller à ses désirs ? Quel avenir pour cet amour interdit à une époque où la pression sociale et les apparences ne laissaient pas de place à la liberté ?

Mon avis : Un emprunt inopiné à la bibliothèque pour lequel je me suis dit que cela pouvait faire une lecture sympathique et rapide. Car ne vous y trompez pas, la couverture se contente d'illustrer l'aspect romantique mais il y a bien plus derrière ce récit. Le sujet déjà, celui d'une vie dictée par votre naissance, d'un corps qui ne vous appartient pas. La société étouffe littéralement les personnages de ce manga. Le traitement ensuite, loin des shôjo classiques, qui instaure une ambiance assez malaisante étonnante, qui interroge le lecteur sur la bienséance et ses conséquences.
Par contre, que le récit se déroule dans le Japon des années 20 ne se voit à aucun moment tant le contexte historique est quasi inexistant. Quant à la fin, elle arrive abruptement, sans qu'on sache vraiment ce qui a pu se passer. Et les dessins n'ont pas du tout su me convaincre, trop simples à mon goût.


Arte, de Kei Ohkubo

L'histoire
: Florence, début du 16e siècle. Dans ce berceau de la Renaissance, qui vit l’art s’épanouir dans toute sa splendeur, une jeune aristocrate prénommée Arte rêve de devenir artiste peintre et aspire à entrer en apprentissage dans un des nombreux ateliers de la ville… Hélas ! Cette époque de foisonnement culturel était aussi celle de la misogynie, et il n’était pas concevable qu’une jeune femme ambitionne de vivre de son art et de son travail. Les nombreux obstacles qui se dresseront sur le chemin d’Arte auront-ils raison de la folle énergie de cette aristo déjantée ?

Mon avis : Une série dont j'ai emprunté les quatre premiers tomes à la bibliothèque, tentée par le cadre Renaissance et le monde de la peinture. Si Arte a une personnalité fantasque assez attachante au début, j'avoue m'être lassée de la construction toujours identique de chaque aventure : on lui refuse tout sous-prétexte qu'elle est une femme, elle décide de se battre et finit par obtenir satisfaction. Je doute que cela ait été aussi facile dans la réalité. Le récit est en fait plein d'anachronismes et développe assez peu le vrai contexte historique, préférant s'attarder sur des amourettes peu crédibles, ce qui est très dommage. J'en attendais beaucoup plus, dans la lignée d'un Thermae Romae de Mari Yamazaki. Mention plus par contre pour le dessin, bien exécuté et de qualité. Mais au final, j'abandonne cette série au deuxième tome.
 

Lore Olympus, de Rachel Smythe

L'histoire : Perséphone, jeune déesse du Printemps, est nouvelle au mont Olympe car sa mère, Déméter, l'a élevée dans le royaume des Mortels pour la protéger des tentations. Ayant promis à sa mère de devenir une vierge sacrée, elle est autorisée à aller à l'université et à vivre dans le monde glamour et trépidant des dieux. Lorsque sa colocataire, Artémis, l'emmène à une fête, sa vie bascule : elle y fait la connaissance d'Hadès et l'étincelle est immédiate avec le souverain charmant mais incompris des Enfers. Tout s'accélère alors...

Mon avis : J'aimais l'idée de revisiter en version moderne le mythe du couple Hadès - Perséphone, un des récits qui a bercé mon enfance. Ça aurait pu être audacieux, j'ai trouvé cela au final très niais et assez convenu. Il manque cruellement de peps et d'inventivité. L'autrice se contente, comme trop souvent dans les réécritures contemporaines j'ai l'impression, de poser un décor bling-bling en espérant que cela suffise à moderniser le récit. Côté dialogues, on balance entre l'idiotie de Perséphone et la violence d'Apollon (dépeint en violeur de jeunes filles), sans aucune nuance.
Le parti pris visuel, plutôt séduisant au départ, ne tient pas sur la distance. Le décor manque furieusement, et on sent par trop la parution en épisodes de webtoon : on saute parfois de personnages en personnages dans une ambiance toujours très sombre qui n'aide pas à la lisibilité.
Bref, est-ce parce que je ne suis pas la cible, plus young adult ? En tout cas, je suis loin de partager l'engouement croisé sur la blogosphère et les réseaux sociaux.

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