Compagnie K. [William March]

L'auteur
: Né en septembre 1893 et mort en mai 1954, William March est un écrivain américain, engagé à 23 ans dans la Première guerre mondiale et qui a vécu la guerre des tranchées. De tous les auteurs américains qui écriront sur la Première Guerre mondiale, William March est le plus décoré et celui qui eut la plus longue expérience du conflit.

L'histoire : Décembre 1917. Une compagnie de marines est envoyée au front, en France. Pour la première fois, les hommes de la Compagnie K découvrent la guerre : balles qui sifflent, ordres absurdes, la pluie et le froid, la tentation de déserter. Les cent treize soldats qui composent cette compagnie prennent tour à tour la parole pour raconter leur guerre, les guerres, décrire près d’un an de combats, puis le retour au pays pour les traumatisés, les blessés, ceux hantés à jamais. Tableau saisissant de la Grande Guerre, roman inoubliable salué comme un chef-d’œuvre, Compagnie K est le grand classique américain sur la Première Guerre mondiale.

Mon avis : La Première guerre mondiale est un conflit qui hanta l'auteur de ce livre : il aura mis dix ans à l'écrire. Et en le découvrant, on comprend aisément pourquoi. La lecture en est pourtant fort simple : les membres de la compagnie K, pas loin de 120, se succèdent pour raconter chacun un moment de la guerre, à des périodes allant de l'enrôlement jusqu'au retour à la vie civile, en passant par le débarquement, la guerre de tranchées ou les combats lors de différentes batailles.

Au plus proche des soldats, le lecteur va donc découvrir toute l'horreur de la guerre, dite tour à tour avec bravoure, cynisme, innocence... mais qui se finira presque toujours avec amertume. Officier ou simple soldat, personne n'est épargné. La force de ce roman tient dans le fait que chaque témoignage est très court, trois pages maximum. Il faut alors que l'auteur immerge immédiatement le lecteur dans le sentiment et le propos, taillant au plus vif dans le ressenti de chaque soldat. Tous les témoignages sont bien surs largement inspirés du vécu de William March et après plusieurs chapitres, on comprend vite que le tableau général qui va découler de toutes ces histoires singulières va être abominable. Mais le ton est étonnamment léger, le ton pince-sans-rire de certains soldats allégeant l'ambiance qui pourrait vide être délétère à la lecture et la confrontation avec les populations françaises pleine d'humour, d'autant plus pour un lecteur français.

Court mais pourtant percutant et permettant de voir toute la complexité et l'horreur de la Première guerre mondiale, ce roman est effectivement un classique à découvrir absolument.


Compagnie K., de William March
Traduit par Stéphanie Levet
Éditions Gallmeister pour Kindle
Novembre 2015

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