BD Express #36
Yojimbot, de Sylvain Repos
L'histoire : Japon, 2241. Suite à la « 3e crise de l'homme », la surface de la Terre est devenue inhabitable pour l'être humain. Parmi les ruines, ne restent que des robots.
Mais l'un d'eux (un Yojimbot, robot samouraï) tombe inopinément sur Hiro,un jeune garçon, et son père qui cherchent à échapper à une troupe armée. Le Yojimbot se défait de l'escouade et sauve l'enfant. Il va vite comprendre que, de la survie d'Hiro, dépend le sort de l'humanité....
Mon avis : Une série que j'ai beaucoup vu passer et pour laquelle il m'aura fallu patienter pour pouvoir l'emprunter à la bibliothèque. J'ai aimé le premier tome, qui pose un monde à la fois futuriste mais où les robots samouraïs font vivre la tradition japonaise. Le concept est original, le dessin riche et foisonnant (et du coup un peu complexe à lire parfois), le tout est très dynamique et sans temps mort. Cependant, le troisième tome fait surtout la part belle à l'intrigue humaine et les robots passent au second plan, ce que j'ai trouvé dommage. Reste que la fin de cet opus ouvre sur un mystère qu'il faudra résoudre. Je ne suis pas sure qu'il me restera assez de ces premiers tomes en mémoire pour lire la suite lorsqu'elle paraîtra. A voir.
Une éducation orientale, de Charles Berbérian
L'histoire : Il n'est sans doute pas facile de se définir lorsqu'on est né à Bagdad d'une mère d'origine grecque et d'un père arménien, et qu'on a grandi à Beyrouth jusqu'à l'âge de 10 ans, juste avant que n'éclate la guerre civile au Liban... À travers ses propres souvenirs et la reconstitution de son histoire familiale, Charles Berberian nous invite à partager son retour aux origines, qui s'impose comme le livre le plus intime et universel de toute son œuvre. Un plaidoyer humaniste en faveur du dialogue entre les cultures, mis en images avec chaleur et générosité.
Mon avis : Une éducation orientale a fait partie de la sélection officielle du dernier festival d'Angoulême. À partir de ses souvenirs d'enfance et un retour au pays de sa jeunesse, Charles Berberian reconstruit son histoire familiale, utilisant pour cela différentes techniques de dessin : photo, aquarelles, noir et blanc, couleur. C'est beau, doux-amer, nostalgique, très didactique. Ça raconte la polyphonie d'une histoire familiale multiculturelle. Je n'ai pas grand chose à reprocher à cet album, lu d'une traite, si ce n'est que je ne suis pas convaincue qu'il me laisse un grand souvenir, parce qu'il manque d'aspérités, de reliefs à mon goût.
Anaïs Nin : Sur la mer des mensonges, de Léonie Bischoff
L'histoire : Début des années 30. Anaïs Nin vit en banlieue parisienne et lutte contre l’angoisse de sa vie d’épouse de banquier. Plusieurs fois déracinée, elle a grandi entre 2 continents, 3 langues, et peine à trouver sa place dans une société qui relègue les femmes à des seconds rôles. Elle veut être écrivain, et s’est inventé, depuis l'enfance, une échappatoire : son journal. Il est sa drogue, son compagnon, son double, celui qui lui permet d’explorer la complexité de ses sentiments et de percevoir la sensualité qui couve en elle. C’est alors qu’elle rencontre Henry Miller, une révélation qui s’avère la 1re étape vers de grands bouleversements.
Mon avis : Avis assez mitigé sur cet album. Pour être tout à fait honnête, je précise que je ne connais Anaïs Nin que de nom : je n'ai jamais lu ses écrits et je ne connaissais pas sa vie. Autant vous dire tout de suite qu'après la lecture de cette bande dessinée, je n'ai aucune envie d'en découvrir davantage.
Le travail de Léonie Bischoff est graphiquement splendide. Huit années de travail sur la pionnière américaine de la littérature érotique, rien de moins, et en voyant la beauté des planches proposées, on comprend ce long temps d'incubation. C'est plein de poésie et de délicatesse, pour dire les questionnements psychiques d'une femme qui se cherche. Le dessin, la couleur, la mise en page, tout est minutieusement travaillé.
Sur le fond, j'ai personnellement du mal avec la personnalité de l'écrivaine, qui se cherche, certes, qui veut s'émanciper, mais qui le fait en utilisant les autres, en ne s'avouant pas clairement ce qu'elle ressent ou éprouve, plutôt victime d'un traumatisme et psychologiquement instable que femme réellement libérée. En faire un fer de lance du féminisme ou de la libération sexuelle me semble une erreur. Elle semble prisonnière du sexe comme d'autres le seraient de substances, en faisant une béquille (sans jeu de mots) pour sa psyché perturbée.
Peut-être est-ce au final le partie pris de l'autrice qui m'a le plus gênée, de choisir de ne pas faire une biographie classique mais de se concentrer sur certains aspects, quitte à tordre la réalité ?
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