Exposition : Bijoux de la scène de la Comédie-Française



La Comédie-Française occupe une place à part dans le paysage théâtral français, européen et mondial. Fondée en 1680 par le roi Louis XIV, elle est depuis animée par une troupe permanente de comédiennes et de comédiens qui ont pour mission d'interpréter un répertoire de pièces françaises et étrangères. Théâtre de création, sa troupe constituée en société est la plus ancienne en activité au monde. La longévité de l'institution et son statut particulier ont permis de réunir un patrimoine unique témoignant de cet art de l'éphémère, le théâtre.

Peigne aux perles montées sur cannetille du XIXe siècle, font en alliage cuivreux doré, perles d'imitation

Les bijoux de scène en font partie. Objets paradoxaux, ils se situent aux confins du vrai et du faux. Les parures conçues spécifiquement en faux pour le théâtre cohabitent avec les plus précieux joyaux offerts aux interprètes et portés sur scène. Éléments d'ornement du costume porteurs d'une esthétique, ils peuvent aussi servir à l'intrigue théâtrale et ainsi être manipulés en jeu. Leur symbolique est forte et les dramaturges ont recours au bijou-accessoire en de multiples occasions pour définir et dénouer les situations. Aux yeux du public, l'objet factice rend crédible les scénarii de fiction.
 

Diadème de Rachel aux pierres de couleur pour le rôle de Phèdre à l'acte II, 1843 - alliage cuivreux doré, quinze verres colorés facettés et turquoises sertis
 
Portés par les plus grands comédiennes et comédiens, les bijoux de scène de la Comédie-Française imitent et réinventent les bijoux d'époques et de civilisations très variées et sont parfois les témoins de pratiques joaillières du passé dont les parures précieuses, remontées, refondues pour suivre une mode en constante évolution, ont disparu. Une partie de ces bijoux a fait l'objet d'une restauration.
 
Pectoral ayant servi à Mounet-Sully pour le rôle de Joad dans Athalie de Jean Racine, 1892 - alliage cuivreux doré, textile, verres facettés sur paillons

 
Diadème porté par Martine Chevallier et Véronique Vella dans le rôle d'Esther pour la mise en scène de Françoise Seigner en 1987 - structure de réemploi en alliage cuivreux à motif de feuillage et tournesols (XIXe), éléments modernes : sequins, pendeloques, fleurs et éléments métalliques, perles en céramique, perles de lapis-lazuli, velours noir, résille et mousse

Ce qui surprend le visiteur c'est l'extrême délicatesse, la finesse de l'exécution de ces bijoux en matières moins précieuses certes, mais qui révèlent tout autant l'excellence du savoir-faire. On aurait pu s'attendre à un travail plus grossier car les comédiens ne sont vus que de loin. Il n'en est rien, tout est très précis.

Informations utiles :

Du 13 juin 2024 au 13 octobre 2024
Du lundi au samedi de 11h à 19h, nocturne le jeudi jusqu'à 21h

L’École des Arts Joailliers (Paris - Grands Boulevards)
Hôtel de Mercy-Argenteau, 16 bis, boulevard Montmartre
75009 Paris

Tarif : Gratuit

Site de L'École des arts joailliers ici

Commentaires

  1. Oh génial ! Dommage que ce soit fini. Ce n'est pas tant le bijou en lui-même qui m'intéresserait mais son histoire.

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