L'automate de Nuremberg [Thomas Day]

De Thomas Day, j'ai déjà lu il y a 13 ans La voie du sabre.

L'histoire : En ce 13 septembre 1824, après la chute de Moscou et le traité de Niji signé avec le tsar Alexandre Ier, protecteur de toutes les Russies, l'empereur Napoléon règne sur l'Europe. Un continent à genoux, exsangue, vidé de sa substance par un trop-plein de guerres et d'horreurs, un territoire à feu et à sang que le stupéfiant Melchior Hauser, tout juste libéré de son statut d'esclave, va cependant entreprendre de parcourir. Car il lui faut retrouver Viktor Hauser, celui qu'on surnomme le de Vinci de Nuremberg, et lui poser une question. unique, toute simple, mais qui revêt à ses yeux une importance cruciale : "Père, ai-je une âme ?"

Mon avis : Après ma lecture de cette novella, je vais faire ici le même constat que celui que j'ai fait pour ma lecture de La voie du sabre. L'idée est belle, le traitement érudit, mais à aucun moment je ne suis réellement entrée dans l'histoire.

Nous sommes dans une uchronie : en 1815, Napoléon n'a pas été vaincu et  a même conquis toute l'Europe, la Russie, l'Afrique. Le reste de la planète ne pourra pas non plus lui échapper. Dans ce contexte historique, l'auteur nous propose une histoire steampunk où un Allemand, digne confrère du docteur Frankenstein, a créé trois automates a qui il a insufflé la conscience et l'esprit. Est-ce à dire une âme ? C'est toute la question que se pose le cadet, question qui va le mener dans une quête existentielle alors que le benjamin entreprend d'éradiquer ses frères.

C'est érudit et donc intéressant parce que très documenté, indubitablement. Thomas Day parsème son récit imaginaire de références historiques à des personnages ayant réellement existés (Kaspar Hauser, le duc de Lauzun, l'ingénieur Stephenson...), s'imprègne des cultures locales en Afrique, ajoute à l'ensemble des références bibliques, entre dans des considérations techniques et mécaniques sur le chemin de fer.  La problématique de retrouver le père est vite expédiée, et c'est dans une sorte d'errance philosophique permanente que se retrouve notre personnage principal qui nous raconte son vécu, sans aucune émotion bien sûr, automate de son état oblige. Avec, format court obligeant aussi, de grands bonds dans le temps par moment, pour faire avancer l'histoire. Enfin, quand je dis histoire, il n'y en a pas vraiment. Le dernier tiers du récit se perd dans des considérations éloignées du propos premier.

Bref, ça manque à mon goût de liant, de sensibilité, d'une vraie histoire autre qu'une simple mise en image d'un propos existentiel.

Merci à Babelio et aux éditions Le Bélial pour cette lecture.


L'automate de Nuremberg, de Thomas Day
Éditions Le Bélial
Août 2024

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Thérapie [Sebastian Fitzek]

La cité Abraxas

Cézembre [Hélène Gestern]