La vie meilleure [Etienne Kern]
L'auteur : Après son premier roman en 2021, Etienne Kern récidive dans le genre de la biographie romancée avec La vie meilleure.
L'histoire : On l’a comparé à Gandhi, à Einstein, à Lénine. Des foules l’ont acclamé. Des milliardaires lui ont tapé sur l’épaule. Les damnés de la terre l’ont imploré. Aujourd’hui, son nom nous fait sourire, tout comme son invention : la méthode Coué.
Singulier destin que celui d’Émile Coué, obscur pharmacien français devenu célébrité mondiale, tour à tour adulé et moqué. La vie meilleure retrace l’histoire de ce précurseur du développement personnel qui, au début du XXe siècle, pensait avoir découvert les clés de la santé et du bonheur. Un homme sincère jusque dans sa roublardise, qui croyait plus que tout au pouvoir des mots et de l’imagination.
Avec ce roman lumineux aux accents intimes, Étienne Kern rend hommage à ceux qui cherchent coûte que coûte une place pour la joie.
Mon avis : J'avais beaucoup aimé découvrir le personnage de Franz Reichelt, tailleur fasciné par le vol et qui mourra de sa passion en cherchant à inventer le parachute, dans le premier roman d'Etienne Kern. Alors c'est avec envie que je me suis plongée dans cette nouvelle biographie romancée, cette fois consacrée à un personnage dont on connait tous le nom mais au final pas grand chose d'autre : Émile Coué.
Pharmacien, père de la pensée positive et de l'autosuggestion, il est devenu à son époque un thérapeute connu et reconnu avant d'être quelque peu oublié et reléguer dans la culture populaire à la limite du charlatanisme. Pourtant, on sait encore aujourd'hui que la pensée positive aide à ne pas se laisser aller voire à se dépasser. Nul n'en renierait les bienfaits. Comment cet homme est-il devenu mondialement connu, au point de faire des tournées en Europe, aux États-Unis et même d'être invité par un maharajah ? Tout commence par la délivrance d'un placebo dans son officine pour soulager une femme. La ruse fonctionnant, il s'intéresse alors au pouvoir de l'esprit. Médecin raté, il voit là le moyen d'aider son prochain.
Comme pour son précédent roman, l'auteur choisit une narration de proximité : on est au plus près du personnage, on suit ses interrogations, ses errements, ses questionnements les plus intimes. Le "professeur d'optimisme" a connu de nombreux déboires avant de savourer tardivement sa notoriété. Comme un contrepied aux malheurs qu'il a connu - un père très critique, l'impossibilité de fonder une famille - comme une échappatoire pour une vie meilleure ?
Malheureusement, Etienne Kern choisit de doubler cette narration d'un récit plus intime qui perturbe la lecture sans apporter grand chose. Ces interventions personnelles désappointent le lecteur et le sort de l'histoire initiale. J'en suis ressortie déçue.
La vie meilleure, d'Etienne Kern
Éditions Gallimard pour Kindle
Août 2024
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