Juste une ombre [Karine Giebel]
L'auteur : 3 ans après ma découverte de Karine Giebel avec Jusqu'à ce que la mort nous unisse, je la retrouve avec Juste une ombre qui a obtenu le prix Cognac 2012.
L'histoire : D'abord, c'est une silhouette, un soir, dans la rue... Un face-à-face avec la mort.
Ensuite, c'est une présence. Le jour : à tous les carrefours. La nuit : à ton chevet. Impossible à saisir, à expliquer, à prouver.
Bientôt, une obsession. Qui ruine ta carrière, te sépare de tes amis, de ton amant. Te rend folle. Et seule.
Juste une ombre. Qui s'étend sur ta vie et s'en empare à jamais.
Tu lui appartiens, il est déjà trop tard...
Mon avis : Karine Giebel a cette spécificité qu'elle malmène passablement ses personnages principaux. Ils ne s'en sortent jamais indemnes.
Son héroïne, Cloé, est, dès le départ, antipathique au possible. Hautaine, méprisante, arrogante, elle écrase tout et chacun pour arriver à ses fins. Elle est persuadée que tout le monde lui en veut et cherche à lui mettre des bâtons dans les roues. Amis, collègues, familles... Elle n'en semble alors que plus paranoïaque.
Manipulation, paranoïa... j'ai forcément pensé à Robe de marié de Pierre Lemaître. Car il s'agit ici d'un thriller psychologique bien plus qu'un polar. Un manipulateur agit dans l'ombre, amenant sa proie à douter de sa santé mentale. Le manipulateur existe-t-il réellement en dehors de l'esprit de Cloé ?
La psychologie des personnages est approfondie. Sous le vernis, souvent coriace, se cachent des fêlures que chacun tente de colmater à sa façon.
L'écriture est percutante. On oublie la construction classique sujet + verbe + complément. Karine Giebel est incisive, entre dans le vif du sujet et retranscrit l'angoisse de ses personnages. Tous les êtres croisés par Cloé sont abîmés par la vie, chacun à leur façon. Il est alors difficile de deviner lequel pourrait cacher un psychopathe.
Quelques invraisemblances et lourdeurs n'empêchent pas ce roman d'être un vrai page-turner dont on se repait sur la plage, sans honte.
Il m'a beaucoup stressée, ce livre! J'en ai deviné une partie, mais pas le rebondissement final.
RépondreSupprimerComme tu dis, un bon "page-turner".
Pas encore lu mais c'est prévu ;-) J'aime beaucoup cette auteure.
RépondreSupprimerJ'avais beaucoup aimé ce roman. Et une fin jamais heureuse.
RépondreSupprimerC'est avec ce titre que j'avais découvert Karine Giebel, et je ne le regrette vraiment pas !
RépondreSupprimer@ Nane : oui, il fonctionne très bien.
RépondreSupprimer@ Lilibook : seulement le deuxième titre pour moi. Mais pas le dernier je pense, même si je ne pense pas non plus devenir une inconditionnelle.
@ Alex Mot-à-mots : des deux romans que j'ai pu lire, c'est effectivement le sentiment que j'en ai. Ca change, et ça fait du bien, même si parfois le lecteur qui s'attache peut être choqué.
@ Neph : de mon côté, c'était avec "Jusqu'à ce que la mort nous unisse", dont j'avais particulièrement apprécié l'ambiance montagnarde.