L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa [Romain Puértolas]

L'auteur : Né en décembre 1975 à Montpellier, Romain Puértolas est un écrivain français, qui travaille(ait) dans la police de l'air et des frontières.

L'histoire : IKEA. Ou comment un banal et innocent mot de quatre lettres, prononcé à mi-voix dans un taxi à Roissy Charles de Gaulle, peut vite devenir le début d’une rocambolesque et hilarante aventure. De la crise européenne au régime post-Kadhafiste libyen, un voyage inattendu, riche en quiproquos et rebondissements, ballotera, dans une armoire, un arnaqueur professionnel sur le chemin de la rédemption et de l’amour.

Mon avis : J'ai lu il y a peu l'avis d'Yspaddaden sur sa lecture et je dois dire que je la rejoins beaucoup. J'ai un peu de mal à comprendre le succès que remporte ce roman, qui démarre de façon originale mais s'embourbe rapidement dans un côté moralisateur et bien pensant répétitif.
Un fakir indien au nom imprononçable prend un taxi à l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, et demande au conducteur de cette voiture Taxis Gitans, de l’emmener dans un Ikéa. Il doit acheter un lit à clous spécial fakir, mais ne dispose pour payer que d'un faux billet de 100€. Arnaqueur professionnel bien plus que fakir, il va devoir se cacher dans une armoire, armoire qui sera embarquée pour l'Angleterre. C'est ainsi que démarre l'aventure de notre héros, en passant par l'Espagne, l'Italie et la Lybie, et son chemin sur les voies de la rédemption. Car la rencontre de vrais clandestins, qui n'ont plus rien que l'espoir, va lui permettre de remettre sa propre vie en perspective. Cette rencontre marque une réelle scission dans le roman, abandonnant loufoquerie pour un aspect plus grave. Difficile alors de reprendre les tribulations du héros avec la même légèreté. L'auteur essaie, mais je n'avais définitivement plus la même attente.
Là où je pensais trouver irrévérence et humour, j'ai eu running gags (comme le nom des personnages) qui amusent au début mais finissent par lasser, personnages caricaturaux et morale facile. La description des clandestins qui cherchent à rejoindre "nos beaux pays" depuis leurs terres de misère est bien trop sommaire. C'est une façon d'interpeler le lecteur sur leurs conditions et en cela, c'est louable. Mais dommage que ce propos ne soit pas servi par un humour acerbe qui m'aurait bien davantage séduite. Il aurait fallu choisir entre un petit roman léger ou un roman dénonciateur. Ici, le mélange des deux me semble raté.

Commentaires

  1. Ton avis me fait bien plaisir, je commençais à me dire que je n'avais vraiment aucun humour, genre vieille coincée qui ne rit jamais de rien :-)

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  2. Au nom imprononçable ? Tu veux dire pire que le snobs islandais ?

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  3. Ce roman me faisait envie mais ton billet m'a un peu refroidie... Je trouve qu'il n'y a pas beaucoup d'avis sur la blogosphère.

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  4. @ Sandrine : Non, non, rassure toi ! Il n'y a pas de quoi rire aux éclats. Il faut dire que j'ai d'autres références en tête qui elles, me font vraiment éclater de rire dans un RER par exemple.

    @ Alex Mot-à-mots : snobs islandais ???

    @ Fleur : il y en a eu quelques uns il y a deux ou trois mois. Mais plus trop.

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  5. Pareil, j'hesitais à le lire, plus par curiosité à la vue du nom qu'autre chose... J'oublie alors !

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  6. je viens de le terminer. Une déception. Au début, j'ai trouvé plaisant mais je me suis rapidement lassée.

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  7. Bonjour,

    J'ai beaucoup apprécié lire votre critique de ce roman puisque je travaille dans un CDI et qu'il concoure au prix méditerranée des lycéens. Par contre comme il est sans arrêt en prêt je n'ai pas encore eu l'occasion de le lire. Justement, j'ai l'occasion d'amener les élèves à la rencontre de R. Pertuolas à la fin du mois. Vous avez peut-être une question sur cette oeuvre ou son auteur ? N'hésitez pas.

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  8. @ Loesha : oui, voilà, vaut mieux. Surtout connaissant tes goûts.

    @ Theoma : ah, heureuse de voir d'autres personnes partager cet avis.

    @ LydieB : C'est très gentil. Mais il y a peu, j'ai entendu l'auteur à la radio et il revendiquait que son roman soit classé comme "roman de gare". Je trouve, qu'effectivement, si on le prend comme tel, on l'accepte mieux. Encore que le côté moralisateur continue à me gêner... Donc, non, pas de question particulière :-)

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