Le dernier pape [Luis Miguel Rocha]

L'auteur : Luis Miguel Rocha est un auteur portugais né en février 1976 et mort en mars 2015. Le dernier pape est le premier tome d'une série de quatre policiers qui se déroulent dans les couloirs du Vatican.

L'histoire : 29 septembre 1978 : le pape Jean-Paul Ier est retrouvé mort dans son lit, trente-trois jours après son élection. Officiellement, il a succombé à un infarctus. Le secrétaire général du Vatican empêche toute autopsie et précipite l'embaumement du corps...

Londres, 2006 : la jeune journaliste portugaise Sarah Monteiro trouve dans son courrier une étrange liste de noms. Quelques minutes plus tard, elle échappe de justesse à une tentative d'assassinat grâce à l'intervention d'un certain Rafael.

De  l'Angleterre au Portugal, des États-Unis au Vatican, Sarah et Rafael se retrouvent confrontés à une mystérieuse organisation prête à tout pour les éliminer : quels secrets cherche-t-elle à protéger ?

Mon avis : La quatrième de couverture de ce roman promettait une intrigue au cœur du Vatican. Voilà qui promettait un page-turner digne du Da Vinci Code.Cela faisait longtemps que je n'en avais pas lu, alors pourquoi pas ?

Reconnaissons à Luis Miguel Rocha un vrai travail impressionnant de documentation. Le lecteur est plongé et habilement guidé dans les méandres d'un complot qui a mené à l'assassinat du pape Jean-Paul Ier. Entre la CIA, la loge maçonnique P2, les hauts dignitaires étatiques et ecclésiastiques, tout est réuni pour un policier ésotérique bien ficelé. L'auteur mêle intelligemment les faits historiques que j'ai découvert avec beaucoup de plaisir et des éléments narratifs de son invention. J'ai suivi avec beaucoup de plaisir les explications et les flashbacks historiques.

Par contre, j'ai été beaucoup moins convaincue par les personnages, totalement laissés de côté. Aucune description physique ou psychologique. Rafael garde son mystère jusqu'aux dernières pages, Sarah passe bizarrement de cruche à experte en manipulation face à des maîtres espions... Bref, un manque cruel de réalisme à ce niveau là qui pourrait gâcher le plaisir. À ce niveau-là, la comparaison avec le Da Vinci Code n'est donc pas volée et je souhaite à ce roman la même destinée.

Le style de l'auteur est lui assez étonnant. Il ne cherche pas justement à provoquer l'identification du lecteur avec ses personnages. Il intervient régulièrement dans la narration, comme pour le tenir à distance. Cette prise de recul est accentuée par les explications régulièrement apportées, qui laissent au final ce qu'il faut de place à l'action. Car il ne s'agit pas ici d'un récit à la James Bond, même si les espions sont là. Et encore plus quand on lit les toutes dernières pages, révélant un Deus ex machina qui ouvre sur les futurs opus.

En bref, si j'ai apprécié ma lecture je ne suis pas totalement convaincue.

Le dernier pape, de Luis Miguel Rocha
Traduit par Vincent Gorse
Folio
Mai 2016

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