La Chapelle Expiatoire
Construite à la demande de Louis XVIII entre 1815 et 1826 pour accueillir les dépouilles de son frère Louis XVI et de Marie-Antoinette, entre temps disposées à la basilique de Saint-Denis, la Chapelle expiatoire est érigée à l'endroit même où le roi et la reine ont été inhumés après leur exécution en 1793.
Le jardin intérieur et la chapelle expiatoire |
Le bâtiment est assez austère mais invite au recueillement : un vrai havre de silence en plein cœur de Paris. La chapelle est l’œuvre de l'architecte Fontaine et classée monument historique depuis 1914. Le site se compose d'un pavillon d'entrée qui dissimule la chapelle proprement dite, accessible par la traversée du jardin intérieur, constitué de la terre tamisée de l'ancien cimetière révolutionnaire entre 1792 et 1794, où Louis XVI et Marie-Antoinette furent donc inhumés au milieu d'autres figures connues de la Révolution française.
Pierres tombales en mémoire des gardes suisses |
Les pierres tombales qui s'alignent sur les côtés du jardin sont symboliques : elles perpétuent le souvenir des gardes suisses tués le 10 août 1792 lors de la prise des Tuileries et de la déposition du roi. Derrière elles, les galeries latérales comportent neuf travées d'arcades.
Vue intérieure de la chapelle expiatoire |
Lorsqu'il entre dans la chapelle, ce qui frappe le visiteur, c'est l'opposition entre les caissons carrés de la coupole et ceux octogonaux des voûtes secondaires. le dessin du dallage lui aussi offre une intéressante symétrie avec la rondeur de la coupole. La chapelle est étonnamment lumineuse grâce à des ouvertures hautes sur chacune des quatre voûtes.
Louis XVI auquel un ange montre le ciel, de François Joseph Bosio |
On distingue rapidement les deux magistrales sculptures en marbre blanc. Celle de Louis XVI, sculptée par François Joseph Bosio, montre le roi soutenu par un ange. Sur le piédestal, le testament du roi est écrit.
Marie-Antoinette soutenue par la religion, de Jean-Pierre Cortot |
La statue de Marie-Antoinette, sculptée par Jean-Pierre Cortot, fait
face à celle du roi. Elle représente la reine agenouillée devant le
Religion. Sur le socle, c'est sa dernière lettre, écrite à Madame Elisabeth, sœur du roi, qui est gravée. On peut y lire les mots "C'est à vous, ma sœur, que j'écris pour la dernière fois : je viens d'être condamnée, non pas à une mort honteuse, elle ne l'est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j'espère montrer la même fermeté que lui dans dans ses derniers momen(t)s..."
Testament de Maire-Antoinette sur le socle de sa statue |
Ces deux magistrales sculptures ont été offertes par Madame Royale, la duchesse d'Angoulême, leur fille aînée, seule des enfants royaux à survivre à la Révolution française. Elles n'ont été installées qu'en 1835 soit après l'abdication du dernier des Bourbons, Charles X, et la proclamation de la Monarchie de Juillet. La mémoire du roi n'est alors plus une affaire d'Etat mais une affaire privée : sa fille peut donc faire ce qu'elle veut.
Autel de la crypte |
Dès la fin de la Restauration en 1830, la chapelle est perçue comme une survivance de l'Ancien Régime et une menace pour les mouvements politiques qui vont se succéder. Elle est successivement restaurée en partie sous le Second Empire puis menacée de destruction comme le montre cet arrêté du Comité de Salut Public datant de mai 1879.
Une messe à la Chapelle expiatoire de Lancelot Théodore Turpin de Crissé - 1835 - Musée du Carnavalet |
Très intéressant (mais je ne vois pas où c'est ?)
RépondreSupprimer@ Keisha : dans le 8e arrondissement, à côté du square Louis XVI, sous le boulevard Haussmann
RépondreSupprimerMerci pour cette découverte.
RépondreSupprimerLongtemps en travaux, du coup je ne l'ai jamais visitée. Merci pour la visite et les explications !
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