Les aigles de Rome [Enrico Marini]

L'auteur
: Né en août 1969, Enrico Marini est un auteur de bande dessinée italien. Il a collaboré avec de grands noms de l'univers comme Dufaux, Smolderen ou encore Desberg avec qui il créé Le Scorpion.

L'histoire : 743 urbe condita (11 avant J.C)
« De tous les peuples de l'Empire, les Germains sont les plus braves » aurait pu déclarer Drusus, à qui a été confiée la délicate mission de soumettre les irréductibles barbares de Germania. Le combat terminé, le Prince Sigmar « offre » son fils Ermanamer en otage aux Romains. César confie l'éducation de ce jeune barbare chevelu au fidèle Titus Valerius Falco, qui a justement un fils du même âge, Marcus, qui lui aussi aurait bien besoin d'une éducation digne de ce nom. Entraînement complet et discipline de fer : les deux jeunes garçons affrontent ensemble les terribles épreuves auxquelles les soumet leur entraîneur, ancien légionnaire. Au fil de ces expériences éprouvantes, le jeune Romain insolent et le Germain au sang chaud transforment leur haine réciproque en profonde amitié. Surtout quand ils découvrent ensemble les charmes irrésistibles de la gent féminine…

Mon avis : Sans le savoir, je retrouve ici le même épisode historique que celui découvert dans la série télévisée Barbares que j'ai beaucoup apprécié et dont je vous parle bientôt : la bataille de Teutobourg. Une série finie de cinq albums qui ne m'a pas vraiment convaincue sur les dessins, sans grand charme, mais expressifs et réalistes. Par contre, le découpage est lui très efficace.


Un péplum en bande dessinée, avec un peu trop de scènes assez érotiques sans que cela apporte grand chose au récit. Mais on sent Marini passionné par cette époque au point qu'il en devient passionnant : on le suit sans temps mort, de la jeunesse des deux protagonistes à Rome, l'un fils de patricien et l'autre otage chérusque qu'on veut romanisé, jusqu'au combat final en Germanie. Leur amitié acquise à la dure va connaître des aléas au fil de leurs aventures et des honneurs qu'ils en tireront. Marini nous dresse un vrai portrait de la Rome Antique et de ses mœurs, notamment la façon dont on s'assure de la domination sur les peuples vaincus en élevant les otages pour effacer leurs origines barbares. 

Loin de devenir des personnages caricaturaux, Arminius et Marcus grandissent et prennent en épaisseur et en complexité. Marini se centre davantage sur Marcus que sur Arminius, optant donc plus pour le point de vue romain sur la situation (contrairement à la série Barbares). On le sent déchiré entre son devoir, ses désirs, son besoin de reconnaissance et d'acceptation.

Indubitablement, Enrico Marini sait raconter une histoire passionnante avec cette série.


Les aigles de Rome tomes 1 à 5, d'Enrico Marini
Éditions Dargaud
2009 à 2016

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