Abandon de lecture #14
Haka, de Caryl Férey
Editions Folio
Editions Folio
L'histoire : D'origine maorie, Jack Fitzgerald est entré dans la police d'Auckland après que sa fille et sa femme eurent mystérieusement disparu sur l'île du Sud, en Nouvelle-Zélande. Pas la moindre trace. Juste la voiture retrouvée vide et le souvenir d'un dernier geste de la main, d'un sourire radieux...
Vingt-cinq années ont passé, jack est devenu un solitaire rapide à la détente, un impitoyable incorruptible "en désespoir stationnaire". La découverte sur une plage du cadavre d'une jeune fille au sexe scalpé ravive l'enfer des supputations et des hypothèses exacerbées par le chagrin. Secondée par une jeune et brillante criminologue, Jack, devant les meurtres qui s'accumulent, mènera l'enquête jusqu'au chaos final...
Mon avis : Abandon page 80. J'avais un souvenir moyen de Mapuche mais cette fois la sauce n'a pas du tout pris. Il y a toujours le problème des personnages principaux bien trop caricaturaux. Mais surtout, surtout, ce qui m'a gênée ici c'est le style parfois ampoulé qui ne veut rien dire. Exemples : "Le soir tombait comme un tas d'ordures jeté des nuages" ; "Le silence qui suivit ressemblait à un cortège de notes mortes dans la douleur d'un génie inconnu". Ca ne veut rien dire, c'est d'une lourdeur atroce et ça a empêché mon intérêt pour ce roman. Ajoutons à cela un contexte maorais peu exploité (en tout cas jusqu'à la 80e page) et une débauche de violence, gratuite par moment, de noirceur, de propos misogyne, grossophobe, bref puants au possible... Vous comprendrez alors que je préfère passer mon temps sur un récit plus attachant.
L'odeur des clémentines grillées, de Lee Do-woo
Editions
L'histoire : Dans ce petit village de montagne, tourne autour de la libraire Goodnight une communauté de personnages qui ont su créer des liens entre eux, malgré leurs différences. Le journal intime du libraire dévoile peu à peu des sentiments, des secrets bien gardés que ces amoureux du livre ont su préserver jusqu’ici. Dans l’ancienne demeure familiale, Haewon redécouvre une parente acariâtre, qui fut autrefois une auteure à succès. On l’aura compris, "L’odeur des clémentines grillées" est une ode au livre, à la librairie, aux liens qui unissent une communauté autour de la lecture, de l’écriture et de la fête.
Mon avis : Par trois fois j'ai tenté la lecture de ce roman si unanimement aimé. Par trois fois, j'ai laissé tomber, sans que je sache vraiment pourquoi. Il est vrai que je ne suis pas très adepte de romans feel-good. Mais je pensais tomber sous le charme de l'ambiance calme, introspective, du décor et des coutumes coréennes. Est-ce que ça aurait été le cas s'il se passait un petit peu quelque chose dans le roman ? Peut-être. Le personnage de Eun-seop est sympathique, joyeux et calme, mais celui de Haewon m'a un peu agacé. J'avoue que le roman a fini par me tomber des mains, m'ennuyer, sans que la lecture soit particulièrement désagréable. Il manque juste une étincelle pour que ça prenne réellement.
Et chaque fois, mourir un peu, de Karine Giebel
Editions Récamier pour Kindle
L'histoire : De Sarajevo à Gaza, en passant par Grozny, la Colombie ou l'Afghanistan, Grégory se rend au chevet des sacrifiés sous l'égide de la Croix-Rouge internationale. Chaque victime sauvée est une victoire sur la folie des hommes. Chaque vie épargnée donne un sens à la sienne. Peu importe les cicatrices et les plaies invisibles que lui laisse chaque conflit.
Poussé par l'adrénaline, par un courage hors du commun et par l'envie de sauver ceux que le monde oublie, Grégory prend de plus en plus de risques.
Jusqu'au risque de trop. Jusqu'au drame...
Ne pas flancher, ne pas s'effondrer. Ne pas perdre la raison.
Choisir.
Sauver cette jeune fille, condamner cet adolescent. Soigner ce quadragénaire, laisser mourir cet enfant.
Choisir.
Endurer les suppliques d'une mère, d'un père.
Certains tombent à genoux devant lui, comme s'il était Dieu.
Choisir.
Tenter de sauver cette femme. Sacrifier sa petite fille qui n'a que peu de chances de survivre à ses blessures.
Choisir.
Et chaque fois, mourir un peu.
Mon avis : J'ai lu quelques romans de Karine Giebel, des polars où les personnages principaux sont passablement maltraités. Autant dire qu'ici, c'est le cas, et ce n'est pas ce qui m'a gênée dans ma lecture. Non, le souci, c'est la narration tellement descriptive qu'on en devient totalement spectateur, sans aucune empathie pour le personnage principal. Il lui arrive des drames, il est témoin des pires horreurs que l'humain peut perpétrer et pourtant je n'étais pas touchée par ce qui lui arrivait. J'imagine que l'idée derrière ce ton presque documentaire était de mettre de la distance pour éviter de trop rebuter le lecteur. Le problème c'est que c'est mal dosé et qu'il y a tellement de distance que j'ai fini par me moquer complètement de ce qui pouvait arriver à Grégory. Tout le reste devient alors un enchaînement descriptif des zones de conflits. Il manque furieusement un vrai récit.



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