The murderer, de Na Hong-jin

Film sud-coréen de Na Hong-jin, sorti le 20 juillet 2011, avec Kim Yun-seok, Jung-woo Ha..

L’histoire : Yanji, ville chinoise de la Préfecture de Yanbian, coincée entre la Corée du Nord et la Russie, où vivent quelques 800 000 Sino-coréens surnommés les «Joseon-Jok.» 50% de cette population vit d’activités illégales. Gu-nam, chauffeur de taxi, y mène une vie misérable. Depuis six mois, il est sans nouvelles de sa femme, partie en Corée du Sud pour chercher du travail. Myun, un parrain local, lui propose de l’aider à passer en Corée pour retrouver sa femme et même de rembourser ses dettes de jeu. En contrepartie il devra simplement… y assassiner un inconnu. Mais rien ne se passera comme prévu…

Mon avis : Après The Chaser que j’avais beaucoup apprécié malgré le côté un peu glauque du sujet abordé, je ne pouvais manquer celui-ci. J’aime ce cinéma coréen qui sait s’inspirer des drames sociaux et humains (dans The Chaser ce sont les prostituées, ici ce sont la vie misérable des Joseon-Jok) qui mettent en lumière des situations politiques qui nous sont souvent inconnues à nous autres européens.
Le découpage des images s’accélèrent en fonction de la tension : plus la tension monte, plus le rythme de passage d’une image à l’autre est rapide. Cela donne un travail d’ambiance très marquant, au service des personnages et de l’histoire, une ambiance grise et sombre, sans optimisme. Mais ce qui fait que sur certaines scènes finales, on a à peine le temps de comprendre ce qui nous est montré qu’on passe à une autre image. Un peu étourdissant et abrutissant.
Les scènes de meurtres et de tueries sont à la fois fortes et poignantes alors que nous assistons à des combats à l’arme blanche qui ne font pas dans le détail. Elles tendent aussi au grotesque assumé : plus d’une fois, le spectateur finit la scène en rigolant, alors qu’il a assisté à un bain de sang. On est dans un film noir. J’ai été moins convaincue par les scènes de voitures, qui tirent un peu trop à l’empilage hollywoodien, les unes s’encastrant dans les autres.
On est vite emporté dans ce récit de la vie d’un homme à la recherche de sa femme, seul but qui lui reste, seul objectif tangible, bien que peu atteignable. Il s’y accroche car c’est sa seule raison de vivre et de supporter la misère de Yanbian. Jusqu’au jour où il craque et accepte de commettre une atrocité en échange de 10 jours pour rechercher sa femme en Corée du Sud, se lançant dans une quête désespérée.
Le problème de ce film, à mon sens, tient à la complexité de l’intrigue, pourtant prenante : j’ai eu du mal à distinguer certains personnages les uns des autres (notamment les femmes, à la toute fin) et surtout je n’ai pas compris qui a fait quoi. Après la projection, nous nous sommes retrouvés entre amis à essayer de s’expliquer les uns les autres ce que chacun avait compris. Au final, personne n’a le fin mot de l’histoire, il manque toujours un élément pour expliquer (qui est l’homme qui a commandité le meurtre auprès du serveur ?).

Alors, sans remettre en question mon admiration du cinéma coréen pour sortir des sentiers (re)battus hollywoodiens, ce film n’est clairement pas celui que je retiendrais. Je reste indubitablement bien plus convaincue par The Chaser.

Commentaires

gruikman a dit…
A voir à tout prix, le fabuleux Memories of Murder et le tryptique Sympathy for Mr Vengeance, Lady Vengeance et le plus connu et non moins fabuleux Old Boy.

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