Le poids des secrets 1, Tsubaki [Aki Shimazaki]

L'auteur : Aki Shimazaki est une écrivaine québécoise, née en 1954 à Gifu au Japon. Elle a enseigné au Japon avant d’émigrer au Canada en 1981.

L'histoire : Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko, une survivante de la bombe atomique, évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki. Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre.
Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Hisotire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n'échappe à son destin.

Mon avis : Voici une saga que j'avais hâte de découvrir après en avoir tant entendu parler sur la blogosphère. Et effectivement, je comprends ce qui a pu tant plaire à beaucoup. L'écriture est légère et simple, permettant d'aller à l’essentiel du ressenti du personnage principal Yukiko. À travers la lettre adressée à sa fille, elle nous décrit une situation où l’on sent le poids du non-dit et des traditions qui se liguent contre le bonheur des êtres.
Si l'écriture est légère, non dénuée d'une certaine forme de poésie, le sujet ne l'est pas : une vieille femme, au seuil de la mort, écrit à sa fille une lettre dans laquelle elle raconte un événement marquant de sa jeunesse. Elle a tué son père le jour où la bombe tombait sur Nagasaki. La petite histoire de famille dessine la grande Histoire.
On sent une plume fortement inspirée par les grands auteurs japonais, comme Yasushi Inoué. J’ai d’ailleurs pensé au Fusil de chasse. Trop peut être ? Du coup, cette histoire manque d’un peu d’originalité à mon goût. Les secrets sont levés comme toujours à la mort du personnage détenteur de ce secret.. Par contre, je n'ai pas trop d’impression de vague ou de flou, au contraire, une précision extrême du terme, sans fioriture. Le style est sobre.
Même si je ne suis pas totalement convaincue, il n’en demeure pas moins une jolie et triste histoire. Une fois terminé ce premier volet, je commence tout de suite le deuxième.

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
De très beaux romans qui s'éclairent les uns les autres.
Leiloona a dit…
Ah je ne connais pas l'auteur que tu cites en fin de billet ! Je le note du coup ! ;)
Petite Fleur a dit…
@ Alex Mot-à-Mots : Oui, c'est vrai, chacun apporte son éclairage. Mais bizarrement, ce n'est pas toujours l'éclairage auquel on s'attend après avoir refermé le tome précédent (par exemple entre le 3 et le 4, je ne m'attendais pas à retrouver ce personnage là).

@ Leiloona : Inoué est un grand écrivain de la littérature japonaise, un des rares que je connaisse. Si "Le fusil de chasse" m'a moyennement convaincue, j'ai par contre eu un réel coup de coeur pour "Shirobamba". Je l'ai d'ailleurs mis dans ma Pile à Relire...

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