On ne peut pas lutter contre le système [J. Heska]

L'auteur : J. Heska est un jeune auteur français, dont le premier roman « Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir » a été vu à plusieurs reprises sur la blogosphère. « On ne peut pas lutter contre le système » est son deuxième roman.

L'histoire : Le système financier mondial vient de s’écrouler. Il ne s’en relèvera pas, plongeant toute une civilisation dans le chaos.
Lawrence Newton a accepté sa destinée. Il a renoncé à ses espoirs, à ses convictions, et à l’amour de sa vie pour suivre les traces de son père au sein du consortium HONOLA.
Samson Bimda est le chef d’un village au nord de l’Ouganda. Les semences OGM vendues par la compagnie ruinent ses champs et ne lui permettent plus d’assurer sa subsistance.
Clara, Hakim et Louise sont trois militants au sein du mouvement écologiste GreenForce. Au hasard d’une de leurs actions, ils tombent sur des documents compromettants qui vont les dépasser.
À la veille du plus grand sommet européen déterminant l’avenir de millions de personnes, chacun doit défendre ses intérêts, quitte à en payer le prix le plus lourd.

Mon avis : Vu les avis plutôt favorables sur son premier roman, lorsque l’auteur m’a proposé celui-ci, je n’ai pas trop hésité, malgré le sujet qui ne m’attirait pas forcément.
Dans quelques années, suite à une découverte surprenante dans un entrepôt, Clara, Louise et Hakim, trois activistes écologistes se lancent dans une course poursuite contre la montre. Le GEAD, Grenelle de l’Environnement et de l’Agriculture Durable, se tient dans quelques jours. Il sera une immense tribune pour que la grande multinationale HONOLA annonce une découverte révolutionnaire sur des OGM. Mais nos trois compères ne l’entendent pas ainsi.
Reconnaissons d’entrée que J. Heska sait rendre ce sujet intéressant. Il décortique les tenants et les aboutissants économiques et financiers tout en réussissant l’exploit d’accrocher le lecteur au lieu de le faire fuir. Chaque chapitre est assez court et permet de suivre l’histoire selon les différents protagonistes : le chef de clan Samson Bimda qui lutte pour pouvoir obtenir des semences viables qui permettront à son village de survivre ; Clara, Louise et Hakim qui cherchent des preuves pour arrêter HONOLA ; Lawrence Newton, ancien activiste et mari de Clara, qui travaille pour HONOLA et cherche à étouffer dans l’œuf toute remise en cause des OGM. Quelques bonds dans le passé nous éclairent parfois sur les relations tendues qui existent entre Lawrence et Clara.
On voyage aussi beaucoup. Si le GEAD doit se tenir à Bruxelles, le siège de la multinationale est à Londres, nos écologistes sont plutôt localisés sur Paris, même s’ils se baladent dans d’autres pays au gré de leurs recherches de preuves accablantes : Ouganda, fin fond des États-Unis…
La scène initiale prend tout son sens à la fin du roman, fin peut être un peu utopiste : s’il était si simple de lutter contre le système, quelques terroristes altermondialistes auraient surement déjà tentés l’expérience. Mais même si je ne suis pas fan du happy end, l’histoire reste tout de même habilement construite et j’ai suivi avec beaucoup d’intérêts tout ces personnages.
George, grâce à qui j’avais entendu parler de J. Heska et son premier roman, a eu la possibilité de lui poser quelques questions. N’hésitez pas à y faire un petit tour, c’est très intéressant et ça se passe ici !
Un grand merci à J. Heska qui m'a proposé cette lecture. J'étais un peu réticente au début, car je craignais de ne pas aimer et de risquer de froisser cet auteur. Je suis rassurée puisque j'ai aimé :-) Et je vais pouvoir le suivre directement sur son blog désormais, en attendant son prochain roman.


Commentaires

Nous avons donc eu les mêmes réticences quant au sujet et la même réaction à la lecture ! Le happy end m'a bien plu car il permet de reconsidérer tout le roman, un coup de théâtre bien fait je trouve et qui reste dans la veine un peu utopiste de Heska.
julianany a dit…
Je pense le lire un jour, le sujet me tente, et je sais aussi qu'il plaira beaucoup à mon chéri. Mais déjà, je vais lire avant "Pourquoi les gentils se font toujours avoir" du même auteur.
Alex-Mot-à-Mots a dit…
Si il est aussi bon que le premier, je suis preneuse. Et puis quelle couverture !
J. Heska a dit…
Une bien belle chronique, merci beaucoup ! Hop, je partage sur facebook et sur Twitter ;-)

Pour le final, c'est tout à fait assumé, car, comme dit George, il permet d'apporter une profondeur supplémentaire au roman et de reconsidérer l'ensemble de l'intrigue (je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler ;-)). Je trouve d'ailleurs que finir le roman sur le dernier chapitre aurait laissé un goût d'inachevé.

Et puis je ne le trouve tout de même pas si heureux que ça, ce dénouement, surtout pour certains personnages ;-)

@ Alex : je voulais vous recontacter pour vous proposer un SP comme la dernière fois. Je propose aux blogueurs : soit le livre au format électronique, soit un livre voyageur. Je vous recontacte par mail pour vous le proposer.
La chèvre grise a dit…
@ George : effectivement, ce happy end est bien dans la veine des nouvelles qu'on peut lire sur son blog. C'est typique de son univers.

@ julianany : je lirai ton avis avec plaisir.

@ Alex-Mot-à-Mots : oui, la couverture est très marquante, mais au final elle colle assez au propos.

@ J. Heska : je suis d'accord sur le goût d'inachevé qu'une autre fin aurait pu laisser. C'est juste que le happy end (pas si happy pour tout le monde, c'est vrai) me gêne un peu car j'ai l'impression que les personnages principaux n'assument pas complètement du coup. Mais ça correspond tout à fait avec votre univers, donc soit :-)
Mypianocanta a dit…
Pas de réticences au départ de ma part... parce que je pensais que le résumé cachait autre chose.
Mais au final, un avis peut-être un peu plus mitigé que vous même si je suis d'accord sur votre dernier commentaire : je trouve aussi que les personnages n'assument pas.
Petite Fleur a dit…
@ Mypianocanta : oui, la fin est un peu facile. Mais elle ne gâche pas à mon sens le plaisir que j'ai pu prendre à cette lecture, qui m'a agréablement surprise alors que je craignais beaucoup.
Luna a dit…
J'ai également passé un très bon moment avec ce livre.
La chèvre grise a dit…
@ Luna : oui, je conseille vraiment. Ce titre reste mon préféré de l'auteur pour l'instant.

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