Vivants [Isaac Marion]

L'auteur : Isaac Marion est un auteur américain, né en 1981 à Seattle. Vivants est son premier roman et a été adapté en film.

L'histoire : Le monde est dévasté par une étrange épidémie. Les Morts se relèvent, les Vivants se cloîtrent à l'intérieur de forteresses. Une guerre sans merci les opposent. R est un Mort. Comme tous les Morts, R n'a pas de souvenirs, pas d'émotions, et, animé par une faim irrépressible, dévore les Vivants. Mais R rencontre Julie. R l'emmène avec lui. Et bafoue les règles des Vivants et des Morts pour rester avec elle. Mais leur monde ne les laissera pas faire.

Mon avis : J'avais ce roman dans ma PAL depuis quelques temps. Une discussion avec Loesha sur l'écriture fantasmée dans Harlequin chez les zombies nous avait amenées à nous y intéresser. Le film Warm bodies sorti il y a quelques semaines a ravivé mon intérêt. Je l'ai donc sorti des étagères, si l'on peut dire, et j'ai commencé cette lecture, sans en attendre grand chose.
Mais ici, ce n'est pas ce que j’appellerais de la bit lit. La romance n'est qu'un prétexte pour mettre en contact les Vivants et les Morts et les amener à se poser des questions sur ce qui les définit. Pas d’Élu qui serait doté de pouvoir particulier, ni missionné pour exterminer une race infernale. Pas de combats qui se succèdent.  Par certains aspects, ce roman m'a fait penser à Je suis une légende de Richard Matheson. On y retrouve en effet cette réflexion sur ce qui fait l'humanité, et ce qui la distingue du monstre. L'auteur s'attache à décrire le processus de changement qui pourrait mener à la guérison. Tout tient dans la conscience de ce qu'on est et dans le concept de choix. Un bref, tout peut tenir dans un seul mot : espoir. C'est effectivement un sujet à la mode en ce moment, avec le succès de la série The Walking Dead.
Malheureusement, les bases du roman sont quelque peu bancales. On nous dit que les zombies ne parlent pas, n'échangent pas. Or, dès le début, R et M discutent d'une éventuelle virée en ville pour aller manger. Être dans la tête de R n'aide pas davantage car nous sommes plongés dans ses pensées, supposant une conscience de lui-même et de ce qui l'entoure qu'il ne devrait pas avoir en tant que Mort. Sa pensée est aussi structurée que celle d'un être humain normal. Difficile alors d'identifier R comme un vrai zombie. Même si, pour faire passer cette pilule nécessaire, l'auteur tente de construire une vie sociale et organisée aux Morts : ils peuvent se marier, même si cela ne représente pour eux pas la même chose que pour nous ; ils peuvent élever des enfants ; ils ont des professeurs et des chasseurs... Alors bien sûr, on supposera que R n'est peut être pas un zombie comme les autres.
Il y a également quelques longueurs. Julie passe quelques jours à l'aéroport, le monde des Morts. Et ensuite, c'est au tour de R d'aller passer quelques jours dans le monde des Vivants, à Citi Stadium. Cette construction en miroir, qui cherche à nous montrer que les zombies ne sont pas si différents, que celui qui "vit" n'est peut être pas celui qu'on croit. Mais elle apporte aussi beaucoup de longueurs et de lourdeur au récit. Et puis la fin est assez niaise et convenue, reconnaissons le.
Au final, ce roman est parsemé de bonnes idées, la réflexion de fond est intéressante, mais le tout est mené un peu trop maladroitement.

Commentaires

Loesha a dit…
Ah ! Tu l' as enfin lu après me l'avoir conseillé il y a bien un an et demi ;)
J'espère que tu n'es pas trop déçue malgré ton avis... Personnellement je m'attendais à pas grand chose, donc j'ai lu ce livre avec détachement et plaisir. Faut dire que les zombies j'aime bien aussi... En revanche comme toi je trouve qu'il y a des passages qui n'auraient pas manqué à l'histoire, comme le coup de la vie sociale des zombies... Un peu niais ça... (Comme tout le livre, il ne faut pas se le cacher :))
Alex Mot-à-Mots a dit…
Zombie, bit litt ? Je passe.

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