Papillon de nuit [R.J. Ellory]
Les romans de Ellory, vous savez désormais que je suis fan. Et que je prends mon temps pour les savourer. Je les achète, je les stocke, je les regarde, les touche et un jour, je me lance. Jusqu'à maintenant, je n'ai jamais été déçue. Alors, quand Sonatine a sorti le tout premier roman de l'auteur, qui n'avait encore jamais été traduit en français, je me suis précipitée en librairie pour l'acheter. Mais je n'ai pas pu tenir très longtemps avant de le découvrir cette fois. Après Les anges de New York, voici donc Papillon de nuit.
L'histoire : Après l'assassinat de Kennedy, tout a changé aux États-Unis. La société est devenue plus violente, la musique plus forte, les drogues plus puissantes. C'est dans cette Amérique en crise, celle du Vietnam, des luttes pour les droits civiques, celle de Jimi Hendrix, du Ku Klux Klan et du film de Zapruder que Daniel Ford a grandi. Et c'est là, en Caroline du Sud, qu'il a été accusé d'avoir tué Nathan Verney, son meilleur ami.
Nous sommes maintenant en 1982 et Daniel est dans le couloir de la mort. Peu de temps avant son exécution, un prêtre vient recueillir ses dernières confessions. Bien vite, il apparaît que les choses sont loin d'être aussi simples qu'elles en ont l'air. Et que la politique et l'histoire des sixties ne sont pas qu'une toile de fond dans la vie de Daniel, peut-être lui aussi victime de la folie de son temps.
Mon avis : Voici donc le premier roman écrit par R.J. Ellory. Comme tout lecteur découvrant un nouveau roman d'un auteur qu'il apprécie énormément, j'ai forcément fait des comparaisons. Alors oui, cette œuvre de jeunesse a des défauts mais aussi beaucoup de qualités.
On trouve ici la construction classique, mais toujours efficace, en flashbacks. Le narrateur, Danny, va s'en servir pour nous raconter comment il a pu, dans les années 80, se retrouver coincé dans le couloir de la mort. On va, avec lui, de son enfance à l'âge adulte, découvrir la vie dans un petit village où tout le monde se connait, la ségrégation et le racisme, l'assassinat des Kennedy, la guerre du Vietnam et l'attente de l'ordre d'enrôlement. L'angoisse rongeait tous les jeunes hommes, mettant en suspension leurs projets d'avenir et les poussaient à brûler la vie par les deux bouts, croquant à pleines dents tout ce qu'ils pouvaient. Et puis bien sûr, la question de la peine de mort en filigrane.
Des défauts je disais donc, essentiellement des longueurs et quelques redites.
"Les enfants que nous avions été avaient disparu pour toujours. Je crois que c'était peut-être ce qui me peinait le plus." (page 310)
"Nous n'étions plus des enfants, et je crois que c'est ce que je regrettais plus que tout." (page 367)
L'auteur évoque aussi plusieurs sujets de façon assez éparpillés, sujets qui doivent lui tenir à cœur car ses autres romans seront l'occasion de revenir plus précisément dessus. Le chrono tourne, la sentence va bientôt être exécutée et il y a un certain déséquilibre entre l'urgence en 1982 et l’extrême détail des descriptions de Danny.
Mais on sent aussi tout le talent de l'auteur pour attacher le lecteur au destin de son personnage et ancrer le récit dans l'Histoire des États-Unis. Toutes les émotions de Daniel sont rendues à merveille. Il va découvrir qui il est vraiment et ce qu'il veut. Et le lecteur est totalement emporté par ce récit.
Encore un joli roman donc, même si ce n'est pas mon préféré de l'auteur. Il serait dommage de passer à côté.
J'inscris cette lecture dans le challenge R.[ead] J.[ust] Ellory de Léa Touch Book.
On trouve ici la construction classique, mais toujours efficace, en flashbacks. Le narrateur, Danny, va s'en servir pour nous raconter comment il a pu, dans les années 80, se retrouver coincé dans le couloir de la mort. On va, avec lui, de son enfance à l'âge adulte, découvrir la vie dans un petit village où tout le monde se connait, la ségrégation et le racisme, l'assassinat des Kennedy, la guerre du Vietnam et l'attente de l'ordre d'enrôlement. L'angoisse rongeait tous les jeunes hommes, mettant en suspension leurs projets d'avenir et les poussaient à brûler la vie par les deux bouts, croquant à pleines dents tout ce qu'ils pouvaient. Et puis bien sûr, la question de la peine de mort en filigrane.
Des défauts je disais donc, essentiellement des longueurs et quelques redites.
"Les enfants que nous avions été avaient disparu pour toujours. Je crois que c'était peut-être ce qui me peinait le plus." (page 310)
"Nous n'étions plus des enfants, et je crois que c'est ce que je regrettais plus que tout." (page 367)
L'auteur évoque aussi plusieurs sujets de façon assez éparpillés, sujets qui doivent lui tenir à cœur car ses autres romans seront l'occasion de revenir plus précisément dessus. Le chrono tourne, la sentence va bientôt être exécutée et il y a un certain déséquilibre entre l'urgence en 1982 et l’extrême détail des descriptions de Danny.
Mais on sent aussi tout le talent de l'auteur pour attacher le lecteur au destin de son personnage et ancrer le récit dans l'Histoire des États-Unis. Toutes les émotions de Daniel sont rendues à merveille. Il va découvrir qui il est vraiment et ce qu'il veut. Et le lecteur est totalement emporté par ce récit.
Encore un joli roman donc, même si ce n'est pas mon préféré de l'auteur. Il serait dommage de passer à côté.
J'inscris cette lecture dans le challenge R.[ead] J.[ust] Ellory de Léa Touch Book.
Papillon de nuit, de R.J. Ellory
Traduit par Fabrice Pointeau
Éditions Sonatine
Juin 2015
Un auteur que j'aime beaucoup. Mais maintenant que j'ai lu ses romans suivants, je ne suis pas tentée par ce premier.
RépondreSupprimerCe roman, son tout premier, préfigure ses oeuvres à venir. On remarque déjà chez Ellory un très grand talent. Celui de nous plonger dans une atmosphère vraiment particulière.
RépondreSupprimerDire qu'il a essuyé tant de refus à l'époque et qu'aujourd'hui c'est un auteur que beaucoup encense (dont moi) !
Malgré les défauts que tu pointes, et qui sont sûrement lié au fait qu'il s'agisse d'un premier roman, j'ai trouvé cette histoire géniale. Ce roman fait clairement parti de mes préférés : on y trouve déjà tous les thèmes qu'il déclinera par la suite... Et j'avoue que le rencontrer ce week-end n'a pas amélioré ma groupitude à son égard !!! (Il est super sympa !!)
RépondreSupprimer@ Alex Mot-à-Mots : je peux comprendre. J'y allais avec un peu de crainte. Une belle lecture pourtant. Un jour peut être, tu te laisseras tenter...
RépondreSupprimer@ Nelfe : Voilà, malgré quelques défauts, on voit déjà poindre tout son talent.
@ Miss Alfie : Pas mon préféré. Je pense que rien ne détrônera "Vendetta" et "Seul le silence". Mais ses romans sont toujours de très bons moments de lecture.
Je n'aime pas trop rencontrer les auteurs, ou autres artistes, en général. Mais lui a l'air effectivement assez accessible. Et j'ai l'impression qu'il a un rapport particulier avec la France...
Je confirme que cet auteur mérite la rencontre!
RépondreSupprimerJ'ai également beaucoup aimé ce roman, qui m'a fortement rappelé l'ambiance de Seul le silence (mais ma préférence reste ce dernier). En revanche, les Neuf cercles m'a beaucoup déçue.
L'un de vous a-t-il lu Les Assassins?