U 4 .Koridwen [Yves Grevet]

L'auteur : Yves Grevet, né en 1961, est instituteur et auteur de littérature de jeunesse.

L'histoire : Koridwen, Jules, Stéphane, Yannis ont entre 15 et 18 ans. Ils ont survécu au virus U4, qui a décimé 90% de la population mondiale. Ils ne se connaissent pas, mais ils se rendent pourtant au même rendez-vous.

Mon avis : U4 est en soi un concept : une tétralogie, pouvant se lire dans n'importe quel ordre, publiée par 2 maisons d'édition, chaque roman étant écrit par un auteur différent. Découverte chez George, j'ai choisi de me lancer dans la lecture de Koridwen parce que ce tome était écrit par Yves Grevet, dont j'ai beaucoup entendu parler (j'espère d'ailleurs un jour pouvoir découvrir Méto).

Deux semaines, voilà le temps mis par le virus U4 pour éradiquer 90% de la population. Seuls des adolescents, entre 15 et 18 ans, semblent avoir été épargnés. Parmi eux, quatre adolescents, adeptes du jeu vidéo Warriors of Time (WOT), vont se retrouver à Paris le 24 décembre, suivant les consignes du maître du jeu, pour remonter le temps et sauver l'humanité.


Personnellement, j'ai un problème avec ces romans où les adolescents vivent sans adultes, voire les remplacent. La crédibilité est, de base, fortement atténuée si aucun adulte n'entre en interaction, à aucun moment. La raison de la survie de jeunes de 18 ans est donnée sur la fin. Mais rien n'indique que la vie pour eux se compliqueraient forcément si aucun adulte ne leur faisait par de son expérience de la vie. La jeunesse est là pour faire ses propres expériences et se brûler, l'âge mûr est là pour prévenir cette même jeunesse et lui permettre d'accéder plus rapidement à la sagesse, d'autant plus nécessaire en milieu hostile. L'équilibre rompu, je vois mal comment les survivants pourraient espérer s'en sortir.

Autre problème dans ce roman : les descriptions. Quasi inexistantes, cela enlève tout corps à l'histoire. Koridwen n'a plus aucune spécificité et en devient banale. Les sentiments et sensations sont à peine évoqués. Comme si dire "je suis triste" suffisait à rendre compte du sentiment de tristesse qui peut envahir un personnage. Le tout manque alors terriblement de profondeur.

Ajoutons à cela le caractère terriblement caricatural des personnages. Un adolescent, par essence, ça doute. De tout, beaucoup, et en permanence. Ici, Koridwen accepte bien trop vite son héritage de guérisseuse, transmis par sa grand-mère bretonne. Le parallèle entre chaque personnage et son avatar dans le jeu vidéo WOT n'est guère creusé. Et Kori se transforme bien trop rapidement en sauveuse du monde, à peine quelques jours après avoir quitté ses vaches. A nouveau, avec ce manque de crédibilité du personnage, cela gêne l'attachement que le lecteur peut avoir pour elle.

Un projet ambitieux donc que cette série U4 mais une lecture qui fait flop et ne me donne pas envie de découvrir les autres romans.

U4 : Koridwen, de Yves Grevet
Syros / Nathan
Août 2015

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Ben flûte alors, moi qui comptais la faire lire à mes ados.....
Ah zut alors ! je n'ai pas été gêné par ce que tu décris mais oui peut-être, je l'ai lu assez rapidement et j'ai depuis commencé "Yannis" que je lis avec mon fils aîné. Les sentiments du personnage sont plus mis en avant dans ce tome-ci.
Lilly a dit…
Moi qui était bien tentée... Je pense que la littérature jeunesse en général se concentre sur d'autres aspects que la littérature adulte (et notamment se détourne des descriptions). Seuls les très bons livres échappent à ces schémas. Du coup, j'ai tendance à me conditionner quand je lis un roman de ce type.

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