Séries #10

The handmaid's tale


Dans une société dystopique et totalitaire au très bas taux de natalité, les femmes sont divisées en trois catégories : les Epouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction. 

On en entend tellement parlé de cette série et du roman de Margaret Atwood dont elle est tirée ! Et il faut dire que c'est amplement mérité, tant c'est novateur pas tant par les messages, qu'on a au final déjà pu croiser par ailleurs, mais par le récit choisi pour les transmettre. L'esclavagisme, place de la femme, monde gouverné par et pour les hommes, difficulté de procréation, place des loisirs et des nouvelles technologies... L'horreur se fait petit à petit jour au fur et à mesure que le spectateur découvre Offred, une servante envoyée dans la maison d'un commandant pour enfanter. Son évolution entre ce qu'elle vit et ce qu'elle était quelques mois plus tôt est effroyable mais c'est celle de toute la société américaine qui passe en pleine lumière. Avec le casting, la mise en scène et l' image, il n'y a rien à redire, tout est parfait.
Ce qui ajoute une touche au drame, c'est le parallèle évident avec le conservatisme ambiant et le monde que Trump nous dessine aujourd'hui même dans la réalité. Au-delà de cette lecture par trop facile, car c'est une pure coïncidence, c'est surtout un pamphlet contre la tentation de la bigoterie et du repli sur soi, une véritable ode à s'ouvrir aux autres pour trouver la rédemption.


Calls


Des enregistrements sonores, issus de la boîte noire d'un avion, de cassettes d'un magnétophone, de messages laissés sur un répondeur ou d'appels à Police secours, permettent de témoigner de tragiques événements survenus à différentes époques, mais tous connectés d'une manière ou d'une autre à une Apocalypse imminente.

Voici sur quoi Mister et moi sommes tombés l'autre jour en furetant sur les productions Canal. Une petite série décalée et originale comme on les aime. Chaque épisode est indépendant, dure une dizaine de minutes et ne présente visuellement rien d'autre que des noms de personnes et des petits points lumineux pour représenter les différents personnages dont on entend la voix. Mais c'est fichtrement efficace ! Tout simple, tout bête, mais la tension monte inexorablement et on se prend à fixer l'écran de la télé en attendant la suite. Comme souvent, on ressent tellement plus à ne rien voir, notre imaginaire faisant tout le travail, nos peurs les plus enfouies refaisant surface. 

Un concept osé qui fait mouche. Je conseille !


The expanse



Au 23ème siècle, les hommes ont colonisé le système solaire et les Nations-Unies contrôlent la Terre. Mars est devenue une puissance militaire indépendante et les autres planètes dépendent des ressources de la ceinture d'astéroïdes, où les conditions de vie sont pénibles et les habitants contraints de travailler durement. Au fil des ans, les tensions entre la Terre, Mars et la Ceinture ont pris une telle ampleur qu'une simple étincelle pourrait déclencher une guerre.
Dans ce contexte tendu, la disparition d'une jeune femme va entraîner le détective chargé de l'affaire et le capitaine d'un vaisseau dans une course à travers le système solaire pour découvrir le plus grand complot de l'histoire de l'humanité.

Avec Syfy, on a souvent droit à des séries ratées ou, au mieux médiocres. Ici pourtant, il y a indubitablement quelque chose de plus, même s'il s'avère insuffisant pour en faire une grande série. Le grand plus ici, c'est l'univers galactique et son rendu visuel. Exit les excroissances startrekesques et les maquillages ou combinaisons à deux balles, les décors sont futuristes juste ce qu'il faut pour être crédibles. C'est vraiment bien fichu sans trop perdre le spectateur pour autant dans une guerre incompréhensible : en limitant à trois camps (Terre, Mars et la Ceinture), au moins au départ, le schéma semble simple pour qu'on puisse suivre sans se faire des nœuds au cerveau. Bien évidemment, les choses vont se compliquer au fur et à mesure, mais c'est habilement mené. Et puis, on évite l'écueil des romances entre les personnages, des combats à outrance ou des effets spéciaux exagérés.

Ce qui pêche, c'est l'intrigue, qui manque d'allant. À multiplier les personnages et les points de vue, on ne sait pas à qui s'attacher : entre Miller, Julie Mao, Holden et son équipage dont les tensions semblent se résorber de façon inexplicable avant de ressurgir, les grands pontes terriens et l'absence des martiens... L'ensemble manque d'un fil directeur plus marqué je trouve. Peut être la rencontre de deux personnages en fin de saison 1 permet-elle de l'initier, il faudra voir ça dans la saison 2.

Car oui, j'ai été assez emportée par cette proposition pour embarquer pour la suite. The expanse mêle à la fois l'hommage aux grands noms du genre et une réalisation suffisamment honnête pour se laisser regarder.

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