Art et décès [Sophie Hénaff]

Art et décès est le troisième roman policier de Sophie Hénaff, journaliste et romancière, après Poulets grillés et Rester groupés.

L'histoire : Silence, on tue ! C'est sur un plateau de cinéma que la plus sympathique bande de losers du 36, quai des Orfèvres fait son come-back, avec toujours à sa tête la célèbre commissaire Anne Capestan, obligée d'interrompre son congé parental pour sauver une ex-collègue. La capitaine Eva Rosière, qui se consacre désormais à sa carrière de scénariste, est accusée du meurtre d'un réalisateur, retrouvé un couteau entre les omoplates, défoncé à la kétamine ! Eva avait, il est vrai, juré de le tuer... Le cluedo peut commencer. Sa gamine sous le bras, Anne Capestan est prête.

Mon avis : Voici trois ans maintenant que j’avais laissé cette équipe de policiers bras cassés. Et après les deux premiers tomes, qui m’avaient beaucoup plu, c’est avec plaisir que j’ai plongé dans ce troisième roman et que j’ai retrouvé toute la bande. Car cette équipe composée de rebuts de tous les services de police parisiens, tous haut en couleur, réussit à mener à bien des enquêtes et retrouve alors une certaine réputation. Pourtant, lorsqu’on les retrouve, il ne se passe pas grand-chose de folichon : suite à l’arrestation de son mari, Capestan s’est mise en retrait, d’autant qu’elle a accouchée d’une petite Joséphine, une vraie pompe à énergie ; Rosière en profite donc pour s’essayer au cinéma. Jusqu’à ce qu’un crime soit commis sur le tournage et que la capitaine soit pointée du doigt. Toute la bande va alors resserrer les liens pour lui venir en aide.

Si j’ai beaucoup aimé plonger dans le milieu du cinéma grâce à Rosière, j’ai été un poil déçue par le manque de situations cocasses comme en comportaient les deux premiers opus. C’est vrai qu’on sourit beaucoup en s’imaginant Capestan débarquer pour mener son enquête, sa petite fille sous le bras. Mais la ficelle Joséphine n’est pas assez exploitée à mon goût : elle aurait pu provoquer des situations amusantes et rocambolesques. Or elle n’est utilisée dans le récit que pour distraire Capestan et l’empêcher de se concentrer sur les éléments dont elle dispose pour résoudre une enquête, un peu trop linéaire. Il manque également le côté corrosif qui faisait le charme des deux premiers romans.

Une petite baisse de régime donc, qui peut aussi s’expliquer par le fait que l’élément de surprise ne joue plus désormais. Il n’empêche que quelques moments sont tout de même bien trouvés, notamment celui des parties de Cluedo et de la résolution à la Hercule Poirot, clins d’œil que tout le monde appréciera. Et j’adorerais voir une série télévisée se faire sur la base des personnages de Sophie Hénaff !


"Capestan claqua son pouce sur le rond rouge de l'écran ce qui était infiniment moins soulageant que de rabattre brutalement un combiné sur son socle.
Elle avait ainsi des nostalgies aussi rares que stupides."


Art et décès, de Sophie Hénaff
Éditions Livre de poche
Mai 2020

Commentaires

Anonyme a dit…
Oui, petite baisse de régime, mais ça se lit!
keisha
Alex Mot-à-Mots a dit…
Pas le meilleur de la série, en effet.
dasola a dit…
Bonjour La chèvre grise, j'ai moi aussi été plutôt déçue par ce troisième tome. J'ai surtout trouvé que cela manquait d'humour. Le tome de trop? Bonne journée.
La chèvre grise a dit…
@ keisha : tout à fait. A voir si elle arrive à redresser la barre la prochaine fois car j'aime bien l'équipe.

@ Alex Mot-à-mots : non, mais ça se lit bien quand même.

@ Dasola : disons qu'il faut que l'auteur retrouve l'inspiration. C'est toujours la difficulté dans une série, savoir s'arrêter. Mais 3 tomes, ce n'est pas beaucoup, je suis sure qu'il y a plein de possibilités de scénarii non exploités et marrants à écrire.

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