Séries #24

Your honor



A l'apogée d'une carrière florissante, un juge voit sa vie basculer le jour où son fils adolescent est reconnu coupable d'un délit de fuite. Un accident dont la victime faisait partie de la pègre.

Remake américain de la série israélienne Kvodo, Your Honor a un scénario guère original : un juge intègre et droit prêt à tout pour sauver son fils unique de la prison où il n'aurait aucune chance de survie. On commence par un accident, un délit de fuite puis un homme qui met tout en place et joue de ses connaissances pour couvrir les traces. Bien évidemment, tout ne se déroulera pas comme prévu et les choses vont rapidement se compliquer, l'entraînant de plus en plus loin dans le reniement de ses valeurs morales.
Si ce n'est pas du côté de l'histoire, c'est donc plutôt du côté du décor, de l'interprétation et du visuel qu'il faut chercher ce qui pourrait en faire un succès. Le décor, c'est celui de la Nouvelle Orléans reconstruite après le passage de l'ouragan Katrina mais où on voit encore la sempiternelle opposition quartiers pauvres vs belles demeures puisque la société n'a pas changé. L'interprétation c'est surtout celle des personnages secondaires qui nuancent habillement le côté légèrement caricatural par moment de Bryan Cranston. Et visuellement, découpage et lumières participent à la montée de la tension.
Ca se regarde avec plaisir le temps des dix épisodes, sans que ce soit révolutionnaire.


Paris Police 1900



1899, la République est au bord de l’explosion, prise en étau entre les ligues nationalistes et antisémites et la menace anarchiste. Le cadavre d’une inconnue retrouvée dans la Seine va propulser un jeune inspecteur ambitieux au cœur d’une enquête criminelle qui révélera un lourd secret d’État. Il va croiser la route de Lépine, de retour à la tête d’une Préfecture vérolée par les luttes de pouvoir, de la première femme avocate et d’une courtisane reconvertie en espionne… Ces personnages que tout oppose vont s’unir pour affronter un coup d’état. La Belle Époque n’a de belle que le nom.

Excellente série française, certes pas révolutionnaire mais que j'ai pris grand plaisir à regarder. Elle nous plonge dans une période de l'Histoire française somme toute peu connue. On y voit la modernisation des méthodes de police : vélo, téléphone, fiche anthropométrique, empreinte digitale… C'est passionnant à suivre, même si on se doute que, pour les besoins du scénario, tout est accéléré et un petit peu caricatural.
Cela se déroule au milieu de luttes entre antisémites et extrémistes qui, réunis en ligues, ont gangréné les plus hautes sphères du pouvoir. L'affaire Dreyfus, qui doit alors être rejugée, pourrait mettre le feu au poudre. Prétexte à la découverte de tout ce contexte : une enquête sur le meurtre d'une femme, retrouvée en petits bouts dans une valise jetée à la Seine. Macabre certes mais tout à fait d'époque : la presse et les lecteurs étaient friands de ces faits divers. Rappelons que nous nous situons à peine une dizaine d'années après Jack l'Éventreur. Quant à la violence des discours antisémites à vomir, ils permettent de comprendre ce vent nationaliste qui débouche sur la Première guerre mondiale. Mention spéciale au personnage de Jeanne Chauvin, réelle, qui fut la première femme avocate de France à pouvoir plaider.
C'est passionnant !


Lupin



Il y a 25 ans, la vie du jeune Assane Diop est bouleversée lorsque son père meurt après avoir été accusé d'un crime qu'il n'a pas commis. Aujourd’hui, Assane va s'inspirer de son héros, Arsène Lupin - Gentleman Cambrioleur, pour le venger…

Une modernisation du personnage d'Arsène Lupin qui semblait prometteuse, avec le choix d'Omar Sy qui me plaisait bien car allant bien avec le côté farceur et trublion du personnage originel. Dans une société actuelle, cela permet aussi de porter un peu les questions de discrimination sur le devant de la scène. Malheureusement, la réalisation vient tout gâcher.

Alors, certes, les images sont belles, notamment les plans de Paris fabuleux. Certes, on retrouve avec plaisir l'art de l'illusion et l'intelligence du gentleman cambrioleur, qui œuvre sans violence, entouré de ses amis sur qui il peut compter, ayant toujours un coup d'avance, s'adaptant en permanence aux situations. Pour autant, la série sent abominablement le produit international simpliste, avec des personnages caricaturaux (le flic qui lit sur son lieu de travail et à la bonne idée, le lieutenant qui engueule toute son équipe mais refuse d'ouvrir les yeux, Monsieur Pellegrini extrémiste...) et ne table clairement pas sur la crédibilité là où un Lupin est justement presque invisible tellement il se fond dans le décor.  Le scénario manque cruellement de finesse et ce dès les premières minutes. Exemple flagrant dans le premier épisode : Assane est obligé d'expliquer l'essence même de Lupin, au lieu de le laisser deviner au fil de la série.

Pour les Français, ça a surtout l'avantage de donner envie de découvrir ou redécouvrir les œuvres de Maurice Leblanc !

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
Merci pour ces idées de séries.

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