Séries #30

Sermons de minuit

Une communauté fait face à des événements miraculeux et à de sombres présages après l'arrivée d'un mystérieux prêtre.

Sept épisodes qui vous plonge dans une ambiance mystérieuse et qui évolue vers de l'horrifique. On va découvrir petit à petit de quoi il est question alors je ne vous en dis pas trop. Il faut savoir, comme le titre le laisse deviner, qu'il est fortement question de religion puisque tout tourne autour d'un prêtre dans une petite communauté insulaire. Sans être une réelle dénonciation, c'est tout de même une critique bien appuyée. Du coup, c'est forcément un peu verbeux et ça prend son temps, mais le sujet si prête bien et c'est fait habilement.  Les images sont belles (ce jeu de couleurs !), les acteurs sont tous bons, chacun avec leurs problèmes et leur vision, parfois obtuse. Mais ça interroge fortement sur ce que l'on croit et pourquoi on croit, ou pas ainsi que sur notre rapport à la mort. Une série étonnante à voir. 

Vigil

Comment la disparition d'un chalutier de pêche écossais et le décès d'un individu à bord d'un sous-marin nucléaire engendrent un conflit entre la police locale, la Royal Navy et les services de renseignement britanniques ?

Nouvelle mini-série britannique de 6 épisodes, avec à nouveau un générique signé Agnès Obel (à croire qu'il n'y a que ses chansons pour faire des génériques). Le pitch est intéressant, la tension monte crescendo et tout comme la capitaine Silva, on se perd dans les fausses pistes distillées dans un si petit environnement. Petit à petit, on comprend que les enjeux sont bien plus importants : des tensions géopolitiques sont mises en lumière et rien n'est simple. On notera tout de même quelques invraisemblances un poil agaçantes sur la deuxième moitié : la civile qui intervient dans la conduite du sous-marin en piquant une crise, ou sa manie d'accuser tout le monde sans consolider ses preuves avant. Les passages de flashbacks n'apportent pas non plus grand chose. Mais pour le reste, l'enquête est bigrement prenante et haletante. Sur ce format court de six épisodes, c'est efficace.

Mare of Easttown

Tandis que sa vie va à vau-l'eau, une détective d'une petite ville de Pennsylvanie enquête sur un meurtre.

Diffusée par Canal +, j'ai été attirée vers cette série par la performance de Kate Winslet. Et j'ai bien fait. En sept épisodes, on plonge dans l'univers de cette petite ville et de tous ces habitants qui se connaissent, se fréquentent, et on pourtant chacun de lourds secrets. La disparition depuis un an d'une jeune droguée et le meurtre d'une deuxième jeune fille mettent la ville en émoi et Mare, inspectrice, va mener l'enquête. Elle se réfugie dans la misère des autres pour fuir la sienne. C'est bien fait, avec une vraie justesse émotionnelle, qui n'en fait ni trop ni trop peu, tout en sobriété, alors que les sujets abordés sont difficiles : pédo-criminalité dans l'église, inceste, suicide, divorce, déterminisme... Du déjà-vu me direz-vous, mais merveilleusement servi par des personnages aux petits oignons. Très efficace !