Abandon de lecture #10

Underground airlines, de Ben H. Winters
Éditions ActuSF pour Kindle

L'histoire : Amérique. De nos jours. Ou presque.
Ils sont quatre. Quatre États du Sud des États-Unis à ne pas avoir aboli l'esclavage et à vivre sur l'exploitation abjecte de la détresse humaine. Mais au Nord, l'Underground Airlines permet aux esclaves évadés de rejoindre le Canada. Du moins s'ils parviennent à échapper aux chasseurs d'âmes, comme Victor. Ancien esclave contraint de travailler pour les U.S. Marshals, il va de ville en ville, pour traquer ses frères et sœurs en fuite. Le cas de Jackdaw n'était qu'une affaire de plus... mais elle va mettre au jour un terrible secret que le gouvernement tente à tout prix de protéger.

Mon avis : Repéré chez Nelfe notamment, où Mr K avait beaucoup aimé, j'avais acheté ce roman en version électronique et laissé reposé sur ma liseuse avant de le sortir au début d'année 2022. Malheureusement, je n'ai pas du tout accroché au style et j'ai jeté l'éponge à 30%, peu intéressée par le sort de Victor comme celui de Jackdaw. Pourtant j'aurais voulu aimer car le pitch avait de quoi m'attraper : une uchronie dénonçant le racisme des États-Unis encore aujourd'hui, à la façon d'un Underground railroad moderne. Malheureusement, le style m'a complètement rebutée. : des personnages clichés, sans relief, et des lenteurs qui font qu'à presque un tiers je ne suis pas beaucoup plus avancée qu'au début, ainsi qu'un manque flagrant de clarification du contexte dystopique donnent un rythme vraiment soporifique. D'où mon abandon.



Sigmaringen, de Pierre Assouline
Éditions Folio

L'histoire : En septembre 1944, un petit coin d’Allemagne nommé Sigmaringen, épargné par les horreurs de la guerre, voit débarquer la part la plus sombre de la France : le gouvernement de Vichy, avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval, leurs ministres, une troupe de miliciens et plus d’un millier de civils français, parmi lesquels un certain Céline. Coups d’éclat, trahisons, rumeurs d’espionnage, jalousies, l’exil n’a pas éteint les passions. Certains rêvent de légitimité, d’autres d’effacer un passé trouble, ou d’assouvir encore leurs ambitions. Julius Stein, majordome du château des Hohenzollern, nous donne à voir cette impensable déroute.


Mon avis :Première tentative d'un roman de Pierre Assouline. Je pensais m'assurer une lecture passionnante en prenant une période historique intéressante et plus précisément un moment dont je ne savais quasiment rien de la Seconde guerre mondiale : la fuite du gouvernement de Vichy en Allemagne alors que les Alliés ont débarqué en Normandie depuis quelques semaines. On se rend rapidement compte que entre Pétain et Laval, le courant ne passe absolument pas. Malheureusement, rien n'est expliqué sur le pourquoi de cet antagonisme. Il faut dire que tout est narré du point de vue des domestiques, rappelant ainsi Vestiges du jour de Kazuo Ishiguro mais que, là aussi, il est difficile de comprendre toutes les traditions suivies par une maisonnée aristocratique allemande, d'autant plus quand elles se mêlent à celles de la domesticité du gouvernement français.
 
Je me demande si l'auteur ne s'est pas perdu entre roman et essai historique. Bref, j'étais par trop perdue moi-même dans ma lecture et la reprendre ne m'enthousiasmait plus alors... abandon.
 
 
 
La goûteuse d'Hitler, de Rosella Postorino
Éditions  Albin Michel pour Kindle

L'histoire : 1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l'idée que l'on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa. Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s'exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière. Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme « l'étrangère », Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l'hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu'autoritaire.
Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c'est à la fois vouloir survivre et accepter l'idée de mourir.

Mon avis :Après Sigmaringen, j'ai insisté dans la même période historique, cette fois avec ce roman-ci, bien identifié comme un roman. Malheureusement, le résultat est le même : un abandon. Cette fois, ce qui m'a passablement ennuyée, c'est que l'autrice n'a pas su donner un souffle romanesque à son récit, par ailleurs fort pauvre quant à l'aspect historique. Pourtant inspiré d'une histoire vraie, ce récit avait tout pour plaire. Comme le disait fort bien Miss Alfie, Rosella Postorino n'arrive pas à imprégner son histoire des émotions que son personnage principal ressent. On bascule de ses sessions de dégustation à ses souvenirs de bombardement à Berlin sans qu'on perçoive l'urgence de sa situation, les risques encourus, les sentiments qui sont les siens par rapport à tout ça. Là encore, je reprenais ma lecture sans réel intérêt alors j'ai préféré abandonner à 10%.

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
J'aime bien ce genre de billets : tout les lecteurs n'apprécient pas les mêmes lectures, et c'est tant mieux.
Bonheur du Jour a dit…
Moi aussi j'aime bien ce genre de billets. On ne peut pas toujours aimer un livre qu'on lit.
La chèvre grise a dit…
@ Alex et Bonheur du jour : merci. Je trouve important aussi de donner de la visibilité à ce que je n'ai pas aimé. Pour m'en souvenir bien sûr, mais aussi parce que ça peut tempérer parfois l'engouement autour de certains romans et éviter qu'on en attende trop au risque d'être déçu.e

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

Thérapie [Sebastian Fitzek]

Musée du Quai Branly #4 : Amériques