MAM Paris #4 : Nu couché à la toile de Jouy de Léonard Foujita

Continuons notre exploration des collections du Musée d'Art Moderne de Paris. Après L'araignée de Louise Bourgeois, Le rêve de Chagall et La femme aux yeux bleus de Modigliani, je vous propose de regarder le Nu couché à la toile de Jouy de Léonard Foujita.

 

Je vous ai déjà parlé de ce peintre lors de ma visite à Reims de la Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix. J'avai également pu voir une exposition dédiée à son œuvre à la Maison de la Culture du Japon à Paris (mais où les photographies étaient interdites) et son style est vraiment remarquable, au sens premier du terme.

Cette toile, réalisée en 1922, est un don de l'artiste fait en 1961. Elle mêle huile, encre, fusain et crayon, ce qui procure cette étrange sensation à mi-chemin entre esquisse et œuvre terminée. Foujita s'inspire ici clairement de l'Olympia de Manet : une femme, nue, couchée, regardant le spectateur. La peau est excessivement blanche sur le fond blanc des draps. Sur ce sujet très classique, Foujita ajoute son inspiration japonisante : la ligne noire qui cerne le corps de la femme, les traits de son visage... La femme est enchâssée dans une alcôve de toile de Jouy représentant les amours de Vénus et Mars devant Vulcain, mari cocufié. La palette de couleur est réduite au minimum, tout en bichromie de blanc et noir.

C'est le premier nu de Foujita peint d'après modèle, en l’occurrence ici Kiki de Montparnasse.

Commentaires

nathalie a dit…
De l'Olympia et de Titien, oui. Quelle belle peinture ! Malheureusement je ne connais pas trop ce peintre, ayant loupé l'exposition en question.
La chèvre grise a dit…
@ Nathalie : je t'avoue que je ne connaissais pas du tout ce peintre avant de travailler pour la fondation à laquelle il a légué tous les droits d'auteur. On en découvre tous les jours, et parfois par de drôles de biais.

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