Le bel âge [Merwan]

J'avais découvert Merwan en 2020 avec Mécanique céleste. 

L'histoire : Violette laisse filer les heures, les études, ses amours.
Lila s'invente des amants, des amis, une vie.
Hélène s'acharne sur sa thèse, dans son couple, sur elle-même.
Violette, Lila et Hélène, trois fils qui courent, s'entrecroisent, puis se mêlent. Trois fils qui tricoteront une nouvelle histoire… de celles qui font aimer la vie.

Mon avis : Je retrouve ici Merwan avec un récit beaucoup plus réaliste que son précédent album, Mécanique céleste, que j'avais beaucoup aimé : il y avait du peps, de l'originalité, autant dans le dessin que dans le sujet. Ce n'est pas vraiment le cas ici, et je ne vous cache pas ma déception. Mais qu'est allé faire Merwan dans cette galère ?

Nous avons un récit d'introspection et d'amitié, où trois jeunes filles quittent l'enfance pour l'âge adulte et doivent faire face à des difficultés de choix de vie inhérentes. Que veulent-elles faire de leur vie ? Faut-il tout accepter parce que c'est ce qu'on attend de nous ? Comment s'affirmer ? Chacune tâtonne, échoue, paie le prix de cet échec, réessaie autrement (ou pas)... L'auteur tente de nous faire trois portraits de femmes, qu'il choisit caricaturales au possible (la thésarde obnubilée par son travail ; la dépressive ; la mythomane/nymphomane). Mais il se perd car, s'il a été jeune adulte comme tout le monde, il n'est pas une femme. Pourquoi ne pas faire la même chose sur des hommes ? Ici, il ne trouve jamais le ton juste parce qu'il ne comprend tout simplement pas ses propres personnages !


De son côté, le dessin ne rattrape rien : il est sombre, peu engageant, les couleurs sont franchement moches. Ca pourrait passer tant que nos demoiselles se morfondent (ceci dit elles le font pendant la majeure partie de l'album), mais c'est aussi le cas sur les toutes dernières pages... Ca rend la lecture assez pénible quand il n'y a pas un réel intérêt narratif à un tel choix de palette. C'est ici une copie du trait de Bastien Vivès, mais sans sa force évocatrice.

Bref, passez votre chemin. De mon côté, je vais plutôt tenter de lire la suite de Mécanique céleste.


Le bel âge, de Merwan
Éditions Dargaud
Septembre 2020

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