À coucher dehors [Ducoudray & Anlor]

Les auteurs
: En 2020, j'avais beaucoup aimé L'anniversaire de Kim Jung-Il de Ducoudray et Alag. On retrouve le scénariste français ici, mais cette fois avec la collaboration graphique d'Anlor, connu ici pour la série Ladies with guns.

L'histoire : Un SDF hérite d’une maison, d’une famille et de tous les soucis qui vont avec.

Amédée, Prie-Dieu et la Merguez vivent sur les bords de Seine. Mais la destinée fait parfois preuve de bienveillance avec les SDF. Elle offre à Amédée un nouveau toit par le biais d’un héritage : un magnifique pavillon de banlieue. En contrepartie, il doit devenir le tuteur légal de Nicolas, le fils trisomique de sa vieille tante récemment décédée. De surcroit, Amédée se retrouve responsable d’une maison qui attise toutes les convoitises. Mais surtout, il hérite d’un passé, d’une famille et de ses secrets qu’il découvre peu à peu.

Mon avis : Où ai-je bien pu repérer ce diptyque ? Je n'en ai plus aucune idée mais je l'ai noté il y a bien longtemps et j'ai eu du mal à l'emprunter à la bibliothèque. C'est chose faite et je ne regrette pas d'avoir persévéré car ce récit met en scène des personnages sympathiques, un peu loufoques mais que j'ai pris plaisir à suivre dans leurs aventures.

Trois clochards prennent en charge un trisomique, Nicolas, pour lui permettre de sortir de l'institut dans lequel il a été placé à la suite du décès de sa mère. En échange, nos personnages vont pouvoir hériter d'une maison. Quoi de mieux que ces destins originaux pour accueillir et accompagner avec bienveillance ce jeune homme obnubilé par Youri Gagarine. On pourrait craindre que le récit soit dégoulinant, il n'en est rien, car Amédée, Prie-Dieu et Merguez sont des personnages haut en couleur, au verbe fort et qui fait surgir l'humour de façon spontanée dans des situations improbables. C'est le point fort de l'album, ces dialogues truculents, ces réparties folles.

Alors oui, ce genre de construction c'est du déjà vu : Lupano fait de même avec Les vieux fourneaux, auxquels on pense forcément. Et Zidrou est un habitué des bons sentiments et a déjà traité la question du handicap dans Pendant que le roi de Prusse... Donc ce récit n'apporte rien de particulier, mais il fait tout de même passer un bon moment et est honnêtement réalisé.


Le dessin d'Anlor est sympathique mais un peu fouillis parfois, trop sombre, trop chargé. Ca accentue trop le caractère des personnages, comme s'ils étaient surjoués. Même les planches manquent parfois d'air, de respiration, pour bien savourer le talent. Par contre, les personnages sont une merveille d'expressivité ! C'est donc d'autant plus dommage d'en avoir fait trop, ça se serait largement suffit.

Bref, une lecture sympathique mais pas forcément très marquante sur le long terme.


À coucher dehors, d'Aurélien Ducoudray et Anlor
Éditions Bamboo
2016 et 2017

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