Le revers de la médaille [Olga Lossky]
L'auteur : Née en 1981 à Paris Olga Lossky est une auteur française. Le revers de la médaille est son 4e roman. Elle s'inspire pour ce récit de la vie de son grand-oncle Paul Wincze, sculpteur de médailles.
L'histoire : Fin des années trente, Pál est un jeune artiste hongrois, étudiant à la faculté des beaux-arts de Budapest. En quête de modèle pour un projet de médaille, il fait la connaissance d'une jeune pianiste, Erzsebet. Fasciné par sa beauté, il réalise son portrait. Avec cette esquisse, Pál espère remporter le prestigieux concours organisé par la Monnaie de Budapest. Mais les événements décident autrement de son destin et le prix obtenu n'est pas celui qu'il attendait...
Mon avis : Olga Lossky ne cherche pas à nous livrer un personnage attachant. Loin des êtres auxquels les lecteurs s'identifient trop facilement, elle nous confronte à un être complexe. Car Pál préfère ne pas savoir plutôt que de se confronter à la réalité. Nul doute pourtant qu'il tient profondément à sa famille, mais il s'agit chez lui d'un mécanisme de défense. Comment supporter, en plus de sa sensibilité extrême d'artiste, de faire face à un passé certainement douloureux ? Jusqu'à ce que cela finisse par affecter son art. Il envoie alors sa femme Nicky mener l'enquête auprès d'un nonce à la retraite.
Ce roman est plein de digressions sur l'artiste et ça quête perpétuelle de la meilleure esthétique. Les interrogations de Pál montre ce qui l'habite, voire le hante. Sauf que, pour autant, cela n'en fait pas un personnage plus sympathique. Dès les premières pages, il apparaît comme quelqu'un prêt à sacrifier beaucoup pour son art. Il faut vraiment que celui-ci soit perturbé par l'émotion qu'il ne peut plus contenir pour qu'il accepte de chercher à savoir ce que ses proches ont pu devenir, sans attendre davantage que la vérité lui arrive sans effort. Et encore tout cela n'ira-t-il pas si facilement et n'arrivera-t-il que sur le soir de sa vie.
Entre des passages lents décrivant en détail les sentiments de Pál et de grosses ellipses de temps, le lecteur a parfois un peu de mal à raccrocher le fil temporel du récit. Par contre, le décor historique est fort intéressant, entre l'arrivée au pouvoir des Croix fléchées et le destin de Raoul Wallenberg et sa distribution de passeports aux Juifs dans un programme de sauvetage. Je ne connaissais pas du tout l'Histoire de la Hongrie durant ces heures sombres que l'Europe a traversées et j'ai été passionnée par les détails fournis.
"À l'issue des événements de ces dernières semaines, elle voyait Pál sous un nouveau jour : un égoïste retranché dans son art tout-puissant, n'acceptant de vivre qu'avec des fantômes. Il s'était tant réfugié en lui-même que plus rien du monde alentour n'existait à ses yeux, sinon ce qui lui parlait de sa création. En prenant conscience de la mort des siens, le médailliste semblait avoir achevé le processus de pétrification qui s'opérait depuis des années. Il s'était tout à fait tranformé en statue et son coeur ne battait plus pour quiconque, froid comme les pièces de métal qu'il s'ingéniait à sculpter." (p°184).
Ce roman est plein de digressions sur l'artiste et ça quête perpétuelle de la meilleure esthétique. Les interrogations de Pál montre ce qui l'habite, voire le hante. Sauf que, pour autant, cela n'en fait pas un personnage plus sympathique. Dès les premières pages, il apparaît comme quelqu'un prêt à sacrifier beaucoup pour son art. Il faut vraiment que celui-ci soit perturbé par l'émotion qu'il ne peut plus contenir pour qu'il accepte de chercher à savoir ce que ses proches ont pu devenir, sans attendre davantage que la vérité lui arrive sans effort. Et encore tout cela n'ira-t-il pas si facilement et n'arrivera-t-il que sur le soir de sa vie.
Entre des passages lents décrivant en détail les sentiments de Pál et de grosses ellipses de temps, le lecteur a parfois un peu de mal à raccrocher le fil temporel du récit. Par contre, le décor historique est fort intéressant, entre l'arrivée au pouvoir des Croix fléchées et le destin de Raoul Wallenberg et sa distribution de passeports aux Juifs dans un programme de sauvetage. Je ne connaissais pas du tout l'Histoire de la Hongrie durant ces heures sombres que l'Europe a traversées et j'ai été passionnée par les détails fournis.
"À l'issue des événements de ces dernières semaines, elle voyait Pál sous un nouveau jour : un égoïste retranché dans son art tout-puissant, n'acceptant de vivre qu'avec des fantômes. Il s'était tant réfugié en lui-même que plus rien du monde alentour n'existait à ses yeux, sinon ce qui lui parlait de sa création. En prenant conscience de la mort des siens, le médailliste semblait avoir achevé le processus de pétrification qui s'opérait depuis des années. Il s'était tout à fait tranformé en statue et son coeur ne battait plus pour quiconque, froid comme les pièces de métal qu'il s'ingéniait à sculpter." (p°184).
Le revers de la médaille, d'Olga Lossky
Éditions Denoël
Décembre 2015
Intéressant pour les détails, alors.
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