Sur les ossements des morts [Olga Tokarczuk]

L'auteur : Olga Tokarczuk est une femme de lettres polonaise, née en janvier 1962. Elle a obtenu en 2018 le prix Nobel de littérature.

L'histoire : Janina Doucheyko vit seule dans un petit hameau au coeur des Sudètes. Ingénieur à la retraite, elle se passionne pour la nature, l'astrologie et l'oeuvre de William Blake. Un matin, elle retrouve un de ses voisins mort dans sa cuisine, étouffé par un petit os. 
C'est le début d'une longue série de crimes mystérieux sur les lieux desquels on retrouve des traces animales. La police enquête. Les victimes avaient toutes pour la chasse une passion dévorante. Quand Janina Doucheyko s'efforce d'exposer sa théorie sur la question, tout le monde la prend pour une folle... Car comment imaginer qu'il puisse s'agir d'une vengeance des animaux ?

Mon avis : Janina Doucheyko est une originale. Femme d’un certain âge, ancienne ingénieur, elle enseigne l’anglais à l’école du village, réalise des traductions de William Blake, surveille les maisons inoccupées l’hiver, fait des thèmes astraux, écrit des courriers aux forces de l’ordre et s’intéresse de près à la faune et la flore. Elle est d’ailleurs végétarienne et farouchement opposée à la chasse et au braconnage. Le décès de son voisin, homme violent, marque le début d’une série de morts étranges dans laquelle elle voit la vengeance des animaux, écœurés par la violence humaine dont ils sont régulièrement les victimes. Lorsqu’elle ose évoquer sa thèse, elle passe pour folle. Et les courriers qu’elle adresse aux forces de l’ordre, dûment argumentés, n’ont aucun écho : l’État se moque de la barbarie dont sont victimes les animaux. Mais l’est-elle vraiment ? Ne serait-elle pas capable de voir au-delà de l’évidence ? Sommes-nous maître de notre destin ?

Voici donc le lecteur embarqué dans un récit entre fantastique et polar. Enfin, quand je dis embarquée, ce ne fut pas mon cas. J’ai traîné cette lecture de moins de 300 pages sur un long moment. Le côté fantasque de la narratrice s’est ressenti dans son récit et j’ai eu du mal à accrocher, ayant parfois l’impression de passer du coq à l’âne, d'avoir pris un récit en court de route ou encore de lire de trop longues tirades sur l’astrologie. Beaucoup voient là une écriture poétique, ce ne fut pas mon cas.

Il y a pourtant là une vraie proposition d’univers, des personnages diverses qui gravitent autour d’elle, une ambiance étrange qui oscille entre le quotidien banal et le mystérieux lorsque la nuit tombe. Je reconnais beaucoup de qualité à ce roman. Mais je n’ai pas adhéré sur le style qui m’a lassée et perdue. Dommage car au-delà du style, la réflexion sur le rapport de l'Homme à la faune et la flore qui l'entoure est très intéressant.


Sur les ossements des morts, d'Olga Tokarczuk
Traduit par Margot Carlier
Éditions Libretto
Novembre 2014

Commentaires

Alex Mot-à-Mots a dit…
L'autrice semble proposé un vrai univers, mais je comprends que tu n'aies pas adhéré.
Anonyme a dit…
Exact, l'auteur peut déconcerter, mais elle est à essayer!Bon choix
keisha
dasola a dit…
Bonjour La chèvre grise, j'ai adoré ce roman pour l'histoire et le personnage principal. Et en plus, j'ai découvert une romancière. http://dasola.canalblog.com/archives/2020/04/19/38213649.html Bonne journée et très bonne année 2021.
La chèvre grise a dit…
@ Alex Mot-à-mots : c'est à découvrir en tout cas.

@ Keisha : oui, je pense que je réessaierai sur un autre titre.

@ Dasola : Tu n'es pas la seule à avoir été séduite :) Ce ne fut pas mon cas, mais je vais poursuivre la découverte de cette romancière et retenter.
nathalie a dit…
Pareil que toi. C'est le texte d'elle que j'ai le moins aimé. Tu devrais peut-être essayer Les hommes, les anges etc. (titre approximatif) qui est bien moins rebutant à mon sens.

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

Thérapie [Sebastian Fitzek]

Musée du Quai Branly #4 : Amériques