Le visage de Pavil [Jérémy Perrodeau]

L'auteur
: Né en 1988, Jérémy Perrodeau est un graphiste, illustrateur et auteur de bande dessinée français. Son troisième album Le visage de Pavil fait partie de la sélection officielle de l'édition 2024 du Festival d'Angoulême.

L'histoire : Cristal ! Empire ! Cet étranger tombé du ciel n'a que ces mots à la bouche. Maudit soit l'aéronef avec lequel il s'est écrasé sur nos terres. Est-il seulement ce qu'il prétend être : un scribe ? ne serait-il pas plutôt un espion ? Lapyoza ne peut cependant lui refuser l'hospitalité, il sera donc notre hôte, mais il devra faire sa part : il nous aidera dans les diverses tâches de la communauté, avant qu'il puisse repartir vers l'Empire.
Loué soit Hodä. C'est ainsi que Pavil, citoyen lambda de l'Empire, se retrouve plongé dans le quotidien de Lapyoza, village perdu d'un archipel battu par les vents. Loin de l'agitation des villes impériales, le scribe observe les rituels qui rythment la vie simple de ces habitants : changer le visage d'un immense totem, glaner de curieux artefacts, les fondre, les réinscrire dans un nouveau cycle.
Autant de mystères qui guident Pavil, sans cesse, vers l'œil du cyclone : cette île interdite, de l'autre côté de la baie ; là d'où viennent les masques ; là où vit celui que personne ne voit, mais que tous vénèrent : Hodä. 

Mon avis : Voici un récit de science-fiction qui se mâtine de philosophie. Un héros qui arrive dans une antique civilisation par accident et qui se voit contraint d'y demeurer en attendant le moyen de rentrer chez lui. Il en profite pour étudier les modes de vie, les mythes et la religion locale, au point qu'on finit par douter de ses motivations réelles. Pas de vaisseau spatial, pas de combat, mais une réflexion sur le monde et ce qui l'anime. L'opposition entre croyance et science, entre les humains, avides capitalistes et leurs frères vivant en harmonie avec la nature. Le choix de couleurs de Perrodeau rend palpable l'atmosphère sereine dans laquelle évolue la civilisation de Lapyoza, même si je les trouve un peu faces. Et ce monde qu'il imagine est riche et cohérent.




Malheureusement, je n'ai pas été emballée, ni par le dessin, ni par l'histoire, somme toute déjà vue à de multiples reprises. On ne voit pas vraiment où veut en venir l'auteur ni ce qu'il apporte de nouveau sur ce sujet. La fin, quand à elle, est tellement ouverte qu'on ne sait pas vraiment quoi en penser. Alors c'est agréable et ça se lit bien, mais ce n'est pas suffisant à mon goût.


Le visage de Pavil, de Jérémy Perrodeau
Éditions 2024
Septembre 2023

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

Thérapie [Sebastian Fitzek]

Musée du Quai Branly #4 : Amériques