34m² [Louise Mey]
L'autrice : Née en 1982, Louise Mey est une autrice féministe française de romans noirs et policiers.
L'histoire : Il y a deux heures ou peut-être mille ans, Juliette s’est réveillée. Elle a effectué les gestes qu’elle répète tous les jours : écouter le souffle de sa fille de huit mois, la prendre dans ses bras, chauffer le biberon et attendre Clare, la voisine qui toque chaque matin. Juliette ouvre la porte, seulement ce n’est pas Clare, c’est lui.
Mon avis : Je n'avais jamais entendu parlé de Louise Mey, mais en écrivant cette chronique je découvre que j'avais par contre entendu parlé de son oeuvre, en tout cas de Chattologie, son texte sur les règles, et de son adaptation sur scène. Son engagement sur le sujet des violences faites aux femmes, sous toutes leurs formes, transpire donc de tous ses textes et ce 34m² ne fait pas exception.
Le lecteur est embarqué dans un huis-clos dans un tout petit appartement ou Juliette vit avec sa fille Inès. Elle est perturbée, traumatisée, mais en cours de reconstruction. Elle a su se libérer et réapprend doucement à vivre. Elle gagne chaque jour en sérénité. Jusqu'à ce matin où ce n'est pas la voisine qui passe le pas de la porte.
Louise Mey décortique les mécanismes de l'emprise, des traces durables qu'elle peut laisser sur la femme et sur son entourage proche, quelles soient physiques ou psychologiques. Car les séquelles de Juliette ce sont une prison mentale qui la suit en permanence et dont elle a bien du mal à se libérer. Cela se mesure d'autant plus quand son bourreau revient la voir. Elle replonge alors immédiatement. Elle voit revenir ses pires démons, ses habitudes malsaines dont elle s'est si difficilement débarrassées, cette peur qui prend corps au plus profond d'elle-même, qui hante chaque cellule de son corps. Il faudra toute la sagacité de sa voisine pour la sortir de cet enfer.
Un texte court indéniablement fort, même si j'ai vu la fin venir. Mais, d'un pur point de vie narratif, il me manque une plus grande introduction pour pleinement être en empathie avec Juliette. Ou alors, ce texte aurait pu aussi être encore plus percutant en étant plus ramassé, délaissé de nombreuses répétitions dont je comprends l'idée mais qui n'ont pas fonctionnées pour moi. Et cela s'est fait au détriment de l'émotion, ce qui est très dommage vu le propos.
34m², de Louise Mey
Éditions du Masque
Mars 2025
Mais si tu en avais entendu parler : tu as commenté mon billet sur "Petite sale" !
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