Le mystère Jérôme Bosch [Peter Dempf]
L'histoire : 2013, Madrid, le Prado. Un homme se précipite sur Le jardin des délices de Jérôme Bosch, un des plus remarquables et mystérieux tableaux du monde, et l'asperge de quelques gouttes de vitriol avant d'être maîtrisé par les gardiens du musée. Restaurateur de tableaux, Michael Keie se voit confier la tâche délicate de remettre le triptyque en état. Très vite, il fait une découverte stupéfiante : à plusieurs endroits, les couches de peinture altérées laissent transparaître des symboles cachés...
Une révélation confirmée par le vandale, qui justifie son geste par la découverte d'un étrange manuscrit rédigé en 1511. Les deux hommes replongent dans l'Histoire, sur les traces de Petronius Oris, un des disciples du maître, dans l'enfer de l'Inquisition...
Mon avis : Un roman sur un tableau, de plus aussi célèbre que Le jardin des délices de Jérôme Bosch ? Je ne pouvais pas résister à cette suggestion de Carolivre ! Mais je dois avouer être bien moins enthousiaste qu'elle sur cette lecture.
Je n'ai pas adhéré au mystère qui se déroule à l'époque actuelle. D'abord parce que les éléments semblent se suivre comme par magie et sans recherche active de la part du personnage principal. Personnage d'ailleurs un brin béât et béta, qui se laisse mener par le bout du nez par tous les individus qu'il croise. Ajoutons à cela qu'on ne voit strictement rien de son travail de restaurateur, Michael Keie préférant se prélasser dans les restaurants et cafés madrilènes. Frustrant au possible !
La partie qui se déroule au XVIe siècle aurait pu être beaucoup plus intéressante. Nous entrons à la suite de Petronius Oris dans l'atelier de Jérôme Bosch. On en apprend un peu sur sa manière de travailler. Trop peu serait-on tenté de dire, mais il est vrai qu'on ne sait pas grand chose de la vie de cette artiste primitif flamand, fleuron de l'art gothique finissant. Il a vécu à Bois-le-Duc, ville dont il prend le nom pour patronyme. A cette même période, on sait que l'Inquisition y sévit encore, même si le conseil municipal tente de s'opposer au pouvoir des Dominicains. Mais à nouveau, l'auteur préfère se perdre dans des théories fumeuses plutôt que de proposer une réflexion sur le travail de Bosch sur Le jardin des délices, qui est une oeuvre encore bien mystérieuse même pour les spécialistes ! Il aurait pu se servir de son personnage de Pétronius Oris pour nous montrer le travail de peintre en atelier mais non : notre apprenti va jouer les détectives de bas étage, dans une cité qu'il ne connait pas, s'imaginant des mystères et des complots, au risque de se mettre à dos l'Inquisition et de risquer la mise à mort.
L'ensemble est confus et peu mémorable. Il ne m'en reste qu'une seule chose : la certitude que ce tableau est une oeuvre à aller voir, tant elle fourmille de détails et de couleurs et se révèle encore bien mystérieuse aujourd'hui encore.
Le mystère Jérôme Bosch, de Peter Dempf
Traduit par Joël Falcoz
Septembre 2018
Commentaires
Enregistrer un commentaire