L'heure des femmes [Adèle Bréau]
L'autrice : Née en 1978, Adèle Bréau est une autrice, journaliste et blogueuse française, petite fille de la journaliste Menie Grégoire, sujet de son neuvième roman.
L'histoire : Paris, 1967. À l’aube de la cinquantaine, Menie, mère de famille bourgeoise, est recrutée par la radio RTL qui a décidé de renouveler ses programmes. Son rôle ? Faire parler les auditrices.
En quelques semaines, c’est la déferlante. Les femmes de la France entière se confient à « la dame de cœur ». Bientôt, à l’heure de la sieste, elles seront des millions à suivre l’émission avec passion. Parmi elles, Mireille et sa sœur Suzanne, qui découvrent qu’elles aussi pourraient maîtriser leur destin.
Quant à la vie de Menie, partagée entre le tourbillon d’une société libérée par Mai 68 et les tourments qu’on lui livre, elle en est totalement bouleversée.
Cinquante ans plus tard, Esther, une documentariste qui peine à se reconstruire, va replonger dans ces années pas si lointaines où le sort des Françaises semble d’un autre âge.
Mon avis : Des combats féministes des années 68, que reste-t-il ? Depuis lors se succèdent des vagues d'avancées et de régressions, qui obligent les femmes à continuer encore et encore le combat, sans jamais se reposer et abaisser les armes. Non, les acquis ne sont pas garantis comme nous le montre ce roman polyphonique qui tourne autour de la personne de Menie Grégoire, que je ne connaissais absolument pas.
J'ai découvert le parcours d'une femme fascinante, une femme de combats qui a donné la parole à tellement de ses consoeurs pour qu'elles osent enfin dire, sous couvert d'anonymat radiophonique, ce qu'elles vivaient : leurs doutes, leurs interrogations, leurs ignorances qui peuvent aujourd'hui nous sembler aberrantes. Leurs espoirs aussi. Mais tout cela découlait, et peut encore aujourd'hui découler, d'un système patriarcal qui oppresse la femme, la range au rang de simple chose qui doit se soumettre à l'homme en tout. Menie Grégoire leur donnait une voix, les clés pour changer leur existence et devenir maîtresse de leur destin, quel qu'il puisse être. Vous voulez être femme au foyer ? Soyez-le. Vous voulez faire des études ? Faites-les. Vous voulez arrêter une grossesse ? Vous pouvez. Les femmes décidaient par elles-mêmes. Elles choisissaient plutôt que de subir.
De 1967 à 1982, sur les ondes de RTL, à une heure de grande écoute où les femmes étaient disponibles, c'est-à-dire pendant que les enfants étaient à la sieste et le mari au travail, Menie Grégoire animait Allô, Menie et faisait oeuvre d'éducation sexuelle des femmes. Elle bouscule la société si prude du Général de Gaulle et le paie : outre le malheur des autres qui pèse forcément sur elle, elle subit bon nombre de critiques et de remarques pour le moins acerbes, sexistes ou violentes. Elle n'en démordra pourtant pas pendant quatorze ans, même si cela bouscule sa vie personnelle et familiale. C'est une femme pétulante, un peu fatigante aussi sûrement pour son entourage. Et le roman aurait peut être gagné en profondeur en raccourcissant certains passages mondains et bourgeois un peu trop longuets à mon goût.
Il n'en reste pas moins un roman fort où le destin de Menie Grégoire entre en résonance avec celui de quatre autres femmes, à des époques différentes, pour tisser un lien de sororité à travers les âges et montrer les avancées, les paradoxes et les régressions de la condition féminine. Et de rappeler, à toutes les époques, que le courage des femmes fait avancer la société !
L'heure des femmes, d'Adèle Bréau
Éditions JC Lattès pour Kindle
Janvier 2023
Je me souviens 1)d'avoir lâché ce bouquin , et 2)d'avoir écouté Ménie Grégoire à l'époque, donc connaître quand même, ce qui explique peut être le 1), je n'avais pas envie de trop ou imaginé romancé ou imaginé .
RépondreSupprimerUne lecture qui ne me tente pas à cause des digressions trop longues.
RépondreSupprimer