Moonlight express [Alexandre Clérisse & Thierry Smolderen]
L'histoire : Berlin, 1947. Chargés d’extraire un trésor caché en zone soviétique, Norman Bold et Jay Johnson voient soudain débarquer l’adorable Clarisse qui brûle de savoir pourquoi le sergent Johnson ne l’aime plus. Cependant, un adolescent sorti des ruines interrompt l’explication des amoureux. Le gamin est drogué, il a l’air affamé. Fait-il partie des redoutables Werwölfe qui terrorisent la ville ?
Mon avis : Deux amis d'enfance américains envoyés à Berlin en 1947. L'un est blanc, l'autre est noir. Leur amitié est mise à mal sous fond de racisme, de triangle amoureux, de guerre froide et de musique. C'est dans ce contexte que Norman et Jay Jay doivent récupérer des œuvres spoliées par les Allemands et stockées côté Russe. Tout ne se passe bien sûr pas comme prévu. Et le lecteur d'être totalement happé par l'histoire que nous conte le duo Smolderen et Clérisse, dans une narration qui fait parfois des bonds dans le temps mais sans jamais perdre en fluidité. Ca se dévore, enchantés que nous sommes par les rebondissements et les coups tordus, mais également par les personnages plein de vie et d'ardeur.
Je continue d'énormément apprécier le dessin si reconnaissable d'Alexandre Clérisse, qui fleure bon la nostalgie tout en donnant beaucoup d'expressivité aux personnages et de dynamisme aux situations. Là où le récit pourrait virer très sombre et plombant, le trait de Clérisse lui apporte un vent de fraicheur bienvenu. Ce dessin se transforme façon cubisme pour évoquer les envolées lyriques du jazz, qui faisait fureur dans les années 40, et dont la représentation proposée ici apporte un peu d'originalité à un déroulé qui pourrait être un peu trop classique et lisse.
Peut être pas à la hauteur de L'été diabolik, mais un très bon album tout de même.
Éditions du Seuil
Septembre 2025
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