Argent brûlé [Ricardo Piglia]

L'auteur : Ricardo Piglia est un écrivain argentin né en novembre 1941. Il est aussi critique et essayiste, professeur invité dans de prestigieuses universités américaines.
En 1997, son roman Argent brûlé reçoit le Prix Planeta Argentine, créant ensuite une vive polémique autour de l'attribution de ce prix.

L'histoire : "Un soir de mars ou d'avril 1966, dans un train qui allait vers la Bolivie, je fis la connaissance de Blanca Galeano que les journaux appelaient "la concubine" du voyou nommé Mereles. Elle avait seize ans mais avait l'air d'une femme de trente ans et elle fuyait. Elle me raconta une histoire étrange (...) Moi je l'écoutai comme si je m'étais trouvé en présence de la version argentine d'une tragédie grecque."
C'est ainsi que Ricardo Piglia s'empare du braquage qui a défrayé la chronique entre septembre et novembre 1965 à Buenos Aires. Il décide d'en faire un roman tant la violence des faits, la puissance des sentiments et la brutalité de la police dépassent de loin la fiction. Bébé Brignone et le Gaucho Dorda, Bazán le Bancal, Malito ou Mereles le Corbeau prennent vie sous sa plume avec un réalisme et une vigueur extraordinaires, sur fond d'agitation péroniste et de magouilles politiques.

Mon avis : Un auteur que je ne connaissais pas. Une littérature que je ne connaissais pas non plus (je reconnais mon inculture complète sur la littérature sud américaine). Alors, quand ce roman commence avec quelques références politiques et historiques sur l'Argentine, j'aurais aimé que quelques explications, un peu plus claires et évidentes que celles qui sont données dans l'appendice en fin de livre, soient données au début de l'ouvrage. Ceci dit, j'ai appris quelques petites choses sur cette période en Argentine ou en Uruguay.
Une écriture dont je ne suis pas forcément fan, mais qui est remarquable, au premier sens du terme en tout cas : cette juxtaposition dans la même phrase grammaticale (qui commence par une majuscule et se termine par un point) de plusieurs phrases au niveau du sens (différents sujets pour différents verbes) donne un ton très particulier au roman. Par contre, j'avoue avoir été gênée par la présence permanente des parenthèses qui coupent le récit. Les niveaux de langages évoluent en fonction des différents personnages. En effet, il n'y a pas un seul point de vue mais une multitude : on alterne entre celui des différents complices, celui de la population, de la police, des journalistes...
Enfin, j'ai été gênée également par ces petites histoires que les différents protagonistes racontent à tout bout de champs. Le lecteur est trimballé d'une histoire à une autre, et on en perd un peu le lien, qui devrait être cette histoire de braquage et de fuite en avant, dont l'ordre chronologique des événements est respecté.
Au final, une histoire vraie à côté de laquelle je suis complètement passée. Je suis restée à distance, sans rien ressentir, pour aucun des protagonistes.

Merci tout de même aux éditions Zulma pour ce roman.

Objectif PAL : -67

Commentaires

Marie a dit…
Cette lecture n'a pas l'air évidente ! Même si j'aime beaucoup l'Amérique du Sud, je crois que je vais passer mon tour pour ce titre...
La chèvre grise a dit…
J'ai croisé d'autres avis beaucoup plus enthousiastes. C'est juste moi qui ne suis pas réceptive sur ce coup là...
J'ai ressenti la même chose que toi sur une grande partie du roman mais la dernière partie, plus resserré autour du retranchement dans l'appartement, ou on en apprend plus et cette longue scène est épique avec un final que j'ai adoré, bouleversé d'émotion.

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