Toute ma vie [Jay McInerney]

L'auteur : Jay McInerney est un auteur américain né en Janvier 1955. Il a fait partie, au même titre que Bret Easton Ellis, du Brat Pack.

L'histoire : "Pourquoi attendre ?", telle est la devise d'Alison Poole. À vingt ans, cette fille à papa a pour meilleure amie sa carte de crédit. Elle plaque ses études et devient comédienne ; c'en est trop pour son père. Il lui coupe les vivres. Alison se perd dans la nuit new-yorkaise : sex, drugs, rock'n'roll... et l'amour soudain.

Mon avis : J’ai demandé ce roman en partenariat dans l’idée de découvrir un auteur américain contemporain, fer de lance d’une génération (ce roman a été publié en 1988 aux Etats-Unis). Jay McInerney est souvent associé à Bret Easton Ellis, et comme j’avais plutôt apprécié étant jeune ma lecture de American Psycho, je me suis laissée tenter. Malheureusement, la première chose que j’en retire, c’est que je ne suis vraiment pas adepte du discours indirect libre comme style de narration. La voix du personnage et celle du narrateur "s'enchevêtrent". L'héroïne raconte "toute sa vie" (alors qu'elle n'a que 20 ans, quelle prétention !) comme elle parle, avec argot, mots crus et compagnie. Et là où le personnage de Bateman, en tant qu’adulte construit psychologiquement d’une façon effarante pouvait m’intéresser, je ne me retrouve pas dans ses adulescents bourrés d'argent, leurs préoccupations ne me parlent pas, car elles n'ont jamais été les miennes. La jeunesse dorée qui fout sa vie en l'air, qui exprime son mal-être en se réfugiant dans la drogue et l’alcool, qui compare les performances sexuelles de ses amants d’un soir... ce n'est pas moi, et j'ai du mal à compatir.
Alors, on retrouve un peu de Bret Easton Ellis, dans cette description d'un microcosme new-yorkais friqué. Et c’est peut-être la partie la plus intéressante du livre. Mais on pense bien sûr également à Salinger et son Attrape-cœur (que je n’ai jamais pu terminer) pour le mal-être d’Alison et son cynisme qu’on comprend bien vite venir du manque d’affection de ses parents.
Sa rencontre avec Dean, dans lequel on imagine bien qu’elle retrouve l’attention d’un père qu’elle ne fréquente que trop peu, lui fait espérer une certaine stabilité.
Le style est pour moi un réel handicap pour me sentir touchée par cette jeune fille paumée. Vous le comprendrez donc, je n’ai pas accroché…

Merci tout de même à BoB pour cette lecture, ainsi qu'aux éditions Points.


Objectif PAL : -82

Commentaires

Je préfère ne pas le noter...
Loesha a dit…
Je n'ai pas particulièrement apprécie American Psycho... mais je ne pense pas non plus que j'aimerai ce livre :-/
Ça fait un peu bio de Paris Hilton quand même -_-
Sinon poster un article à 8h, un jour férié, j'applaudis !
keisha a dit…
De l'auteur j'ai lu un titre (la belle vie je crois) mais abandonné un autre, une histoire de new Yorkais friqués qui couchent de ci de là...Pas trop mon truc.
La chèvre grise a dit…
@ Clara : cet auteur est un classique américain. Mais pas pour moi.

@ Loesha : Il y a un peu de Paris Hilton, oui, enfin pour ce que j'en connais :-) Et je te rassure, le billet était programmé :-)

@ Keisha : Il me semble que "La belle vie" est une suite de nouvelles sur Alison Poole justement non ? Apparemment "Toute ma vie" a été écrit après, en partant du personnage de ces nouvelles.
Martial a dit…
Bonjour,

Je viens de commencer 'Le dernier des Savage'... Je découvre cet écrivain!
Manu a dit…
Bon, je n'ai pas aimé American Psycho mais bien l'attrape coeur. J'ai deux romans de cet auteur dans ma PAL, on verra.
La chèvre grise a dit…
@ Murakami : je lirai ton avis avec intérêt alors...

@ Manu : il faut tester de toute façon...
Anonyme a dit…
Non La Belle vie est la suite de Trente ans et des poussières. Elle raconte l'histoire d'un couple cadre dans un New York Yuppy. Alors oui, on a du mal à s'attacher à ses problèmes de riche mais pas besoin de faire dans le misérabilisme pour avoir un fond.
C'est marrant que tu fasses un rapprochement entre Alison Poole et toute sa vie et l'American Psycho de Patrick Bateman parce que si tu as bonne mémoire, Patrick Bateman la tue et c'est justement son attaque sexuel qui le fout dans la merde.
Alors peut-être qu'Alison Poole n'est dans l'absolut pas un personnage sur lequel on ne peut pas pleurer, elle et ses semaines de cours à 1000dollars et ainsi de suite, mais c'est un zeitgeist incroyable des années 90 et d'une génération X paumée malgré le fric et ainsi de suite. Toute ma vie est loin d'être son meilleur roman, mais il appartient à son époque, à une génération. Un auteur classique au talent fou, La belle vie étant un roman post 11 septembre sur les relations humaines d'une justesse magnifique.
Cordialement

Dicky le Canard
La chèvre grise a dit…
@ Dicky le canard : Je ne nie pas un talent probable chez McInerney. Comme tu le dis, je ne suis peut être pas tombée sur le meilleur. Mais j'avais en tout cas pris plus de plaisir à découvrir Bateman comme fer de lance de la génération X, qui se transforme en monstre. Je devrais essayer un autre B.E. Ellis pour voir si un seul me suffit dans le genre où si c'est parce que le style de Ellis et de McInerney est trop proche et que je n'ai simplement pas su m'attacher à cette jeune fille...

Posts les plus consultés de ce blog

La cité Abraxas

MAM Paris #10 : Le peignoir jaune de Tal-Coat

Musée du Quai Branly #4 : Amériques