Hiver arctique [Arnaldur Indridason]

Après La femme en vert, La voix et L'homme du lac, voici la 5e enquête du commissaire Erlendur, écrite par Arnaldur Indridason.

L'histoire : Comment peut-on poignarder un enfant ? Au cœur de l'hiver arctique, en Islande, un garçon d'origine thaïlandaise a été retrouvé assassiné. Il avait douze ans. Crime raciste ?
Le commissaire Erlendur mène l'enquête, s'acharne et s'embourbe. Il ne comprend plus ce peuple dur et égoïste qui s'obstine à survivre dans une nature hostile. L'absurdité du mal ordinaire lui échappe...

Mon avis : Du pur Indridason, lent, qui prend vraiment (trop ?) son temps et qui plante bien le décor d’un pays où le taux de suicide est élevé car la vie est rude et compliquée sur une terre où on ne voit que peu la lumière du jour 6 mois par an. Un monde décrit à la perfection, fait de vent froid, d’un climat hostile avec lequel il faut apprendre à vivre. Cette fois, c’est l’immigration qui est traitée, à travers l’histoire de ce petit garçon à moitié Thaïlandais par sa mère, arrivée quelques années plus tôt avec son fils aîné pour se marier. Son aîné qui a d’ailleurs beaucoup de mal à s’intégrer car la langue elle-même est compliquée à apprendre. Et puis beaucoup d’Islandais voient ces immigrés d’un mauvais œil, même si d’autres prônent l’enrichissement culturel. Au final, un sujet très international sur l’acceptation de ce qui est différent.
Indridason malmène encore son personnage : il n’en fait pas un héros, loin de là. Une erreur professionnelle suite à des appels anonymes répétés et une catastrophe se produit à la fin du roman. Des difficultés à s’ouvrir à sa fille, à établir une relation avec une nouvelle femme. Des difficultés à comprendre les autres et ce qui les motivent (difficile de sortir du pessimisme lorsqu’on voit la cause du meurtre). On le sent aussi déstabilisé par la mort solitaire de son ancienne supérieure Marion Briem : il se pose des questions sur ses relations avec ceux qui l’entourent. Loin d’être parfait, il nous fait éprouver pourtant beaucoup d’attachement.
Je suis tout de même un peu moins emballée : il n’y avait cette fois aucune possibilité d’être sur la piste. La résolution arrive en effet un petit peu comme un cheveu sur la soupe. Et puis, j’avoue préférer les enquêtes où, par flashback, se lève le voile des certaines histoires de l’Islande : c’était la base américaine avec La femme en vert, ou les pro-communistes avec L’homme du lac. Ceci dit, je chipote, parce que je pense lire très vite l’enquête suivante !

Dans le cadre du Circle Challenge ABC, voici la lettre I (6/26).

Commentaires

Noukette a dit…
Je n'ai toujours pas fait connaissance avec le commissaire Erlendur ! Je débute en littérature venant du froid ! ;-)
La chèvre grise a dit…
@ Noukette : Il faut, c'est un classique de la blogosphère :-)
Alex Mot-à-Mots a dit…
J'ai été moi aussi déçue par cette enquête. J'ai préféré l'avant-dernier d'Indridason, qui est aussi la dernière enquête du personnage fétiche.
Anonyme a dit…
Peut-être celui de la série que j'ai le moins aimé... mais, comme toi, c'est vraiment parce que je chipote !!!
Alicia a dit…
Je suis en train de lire Hypothermie du même auteur.. pour le moment je suis bien entrée dans l'histoire. J'espère ne pas être déçue d'ici la fin du roman ^^

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