Cosmopolis, de David Cronenberg

Film franco-canadien de David Cronenberg, sorti le 25 mai 2012, avec Robert Pattinson, Sarah Gadon et Juliette Binoche.

L’histoire : Dans un New York en ébullition, l'ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche. Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.


Mon avis : Après avoir vu A dangerous method et surtout Eastern promises que j’avais beaucoup aimé, me voici donc à nouveau dans une salle de cinéma pour regarder le dernier Cronenberg. Je reconnais y être allée sur les seuls critères du nom du réalisateur et de la bande annonce qui me plaisait assez. Après un peu plus d’1h30 de film, on en ressort avec pour simple commentaire :


Reconnaissons une certaine esthétique de l’image et un rythme assez bien construit puisque, bien que la majeure partie de l’histoire (on ne peut pas dire « action) se déroule dans la limousine, on ne s’ennuie pas. Enfin pas vraiment.
Le propos est au final assez clair : la société de consommation est poussée à l’extrême ; les humains sont devenus has been et remplacés par des machines qui peuvent gérer des transactions en yoctoseconde ; tout tourne autour de l’argent ; les fortunes se font et se défont aussi rapidement qu’un claquement de doigt. En un seul jour, le jeune Eric Packer, 28 ans et multimillionnaire, va tout perdre simplement parce qu’il n’aura pas vu la croissance du yuan. Il vit sa chute depuis sa limousine, qui lui sert de bureau, avec beaucoup de flegme. C’est inévitable. Sa chute est celle de tout le système capitaliste.
Au milieu de ce monde avec lequel il joue, Eric cherche désespérément à ressentir et à comprendre alors qu’il a tout : il va donc à l’extrême pour provoquer des sensations (jusqu’à se tirer une balle dans la main, certains pourront y voir une métaphore des stigmates du Christ achetant ainsi la rédemption de l’humanité). Il veut se sentir vivant, sans comprendre que la vie va avec cette mort qu’il combat tant, se faisant faire un check up complet tous les jours.
Ce qui me gêne, c’est que c’est du déjà vu et qu’il n’est pas besoin, vu la thématique évidente, de compliquer à plaisir, et pourquoi d’ailleurs ?, le fil de l’histoire. Dès les premières minutes, on se dit qu’il va être difficile de suivre ce film car les deux personnages qui apparaissent à l’écran sont en situation de dialogue et semblent ne pas parler du tout de la même chose. Et cela continue tout le long, jusqu’à une apothéose finale. La succession des scènes est décousue, l’intérêt du personnage de l’épouse me laisse dubitative.
Notons également que c’est très verbeux. Je le savais avant d’y aller et ça ne m’a pas particulièrement gênée. Juste que ces discussions permanentes et à sens unique sont terriblement soporifiques. Les scènes de sexe ne rattrapent en rien ce film qui reste pour moi une incompréhension totale. Quel intérêt ?

Commentaires

Anonyme a dit…
Plus de doutes : j'en resterai au livre.
Ori a dit…
Bon j'ai bien fait de passer mon tour!
Cachou a dit…
L'intérêt, c'est de montrer au cercle de cinéphile qu'il peut pousser à l'extrême son discours sur la violence et l'aliénation de l'individu dans une société devenue invivable en l'état.
Certes.
En attendant, il en perd son identité et ne fait que calquer un livre qui, comme tu le dis, disais des choses déjà dites, faisais des choses déjà faites et, selon moi, n'assumait pas assez son grain de folie, le restreignant à un cadre plausible à chaque fois. J'attendais de Cronenberg qu'il fasse éclater ces cadres. Il n'a fait que les reproduire à l'extrême, n'apportant absolument rien au roman, ce qui donne, pour moi, une adaptation ratée...

@Ys: Par contre, si tu aimes le livre, tu aimeras le film.
La chèvre grise a dit…
@ Ys : le film ne me donne aucune envie de me plonger dans le livre.

@ Ori : quoi ? qu'entends-je ? Tu ne vas pas voir un film avec Robert ???

@ Cachou : J'ai lu pas mal d'avis qui effectivement indiquaient que le film n'était qu'une mise en images exacerbée du livre.

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